Des orages violents ont retardé le programme de la soirée, hier soir, à la Coupe Rogers, au centre Rexall de Toronto.

Des tornades ont été aperçues dans les banlieues est et nord de la ville, mais une seule s'est pointée sur le court, la Russe Maria Sharapova, qui a malmené sa compatriote Vera Zvonareva (7e) pendant un long moment, avant de s'essouffler et de laisser sa rivale revenir à sa hauteur, puis de s'imposer finalement 6-2, 7-6 (3).

Mais pendant cette première manche, le public de Toronto a pu revoir la merveilleuse joueuse dont le mauvais sort nous avait privés pendant de long mois.

Sharapova est probablement la joueuse de tennis la plus photographiée du monde et même sa longue absence des courts ne lui a pas permis d'échapper aux paparazzis. Elle s'en accommode d'ailleurs fort bien et sait monnayer ses allures de mannequin dans des campagnes publicitaires de toutes sortes.

On oublie pourtant facilement que la Russe a été l'une des meilleures joueuses au monde, qu'elle a été numéro un pendant 17 semaines. Jusqu'à la Coupe Rogers de 2008, elle se battait pour le premier rang du classement WTA et ce n'est qu'une blessure à l'épaule droite qui l'a reléguée à ce 49e rang qu'elle occupe présentement.

On ne s'en doutait pas, il y a un an à Montréal quand elle a annoncé son forfait, mais Sharapova a été forcée de prendre une pause de neuf mois.

Revenue à la compétition en mai, après une intervention chirurgicale, la Russe rêve de retrouver le sommet. Elle est toujours animée par un formidable désir de vaincre et une rare exigence envers elle-même - «mon plus grand défaut est mon perfectionnisme» -, mais n'est plus tout à fait la joueuse qu'elle était il y a un an.

Cette semaine, elle décrit son jeu comme un «work in progess». C'est surtout vrai pour son service, qui était sa meilleure arme et qui la laisse souvent en plan depuis son retour. Hier, encore, après son départ euphorique, c'est son service qui l'a trahie.

«C'est étonnant que je sois en mesure de remporter des matchs malgré toutes mes erreurs au service», a-t-elle convenu après avoir commis 17 doubles fautes pendant son match contre la Belge Sybille Sammer.

«Je travaille énormément là-dessus avec mon entraîneur (Michael Joyce). Je ne peux exiger autant de mon épaule qu'avant ma blessure. J'ai donc dû modifier mon élan. Je mentirais si je disais que je suis à l'aise, mais c'est mieux qu'au début de l'été.»

Une rivale qui dérange

Si le retour de Kim Clijsters provoque une vague de sympathie unanime chez ses rivales, celui de Sharapova a été accueilli plus fraîchement. Ses ambitions déclarées, ses cris, ses longs pendentifs, sa (trop) grande visibilité irritent certaines joueuses.

«J'aime trop le tennis pour me laisser déranger par ces histoires, a-t-elle prétendu. Pendant mon absence, je me suis ennuyée chaque jour de l'entraînement, des courts, des matchs, de la compétition.»

À seulement 22 ans, la grande Maria pourrait prendre son temps, mais ce n'est pas le style de cette hyperactive. La semaine dernière, c'est elle qui avait été choisie pour faire la promotion de la Coupe Rogers à Toronto. On l'a vue à la tour du CN, au centre-ville, dans les boutiques où elle faisait la promotion de «ses» produits.

Immensément populaire, autant chez les femmes, qui apprécient son élégance, que chez les hommes, qui apprécient aussi son élégance..., Sharapova prépare déjà sa prochaine vie.

Des rumeurs font régulièrement état de sa retraite sportive. On lui prête une liaison avec Charlie Ebersol, le fils du patron de NBC Sports, Dick Ebersol, et de l'actrice Susan St.James. Est-ce un hasard si on l'a dit intéressée par une carrière à la télé ou au cinéma?

Pour l'instant, Maria refuse de répondre aux questions sur ces sujets. Seul le tennis l'intéresse, dit-elle, et son prochain match (aujourd'hui, en quart de finale, contre la Polonaise Radwanska), qui lui permettra de progresser encore un peu vers ce sommet qui lui manque tant.