Plusieurs doutaient que Rafael Nadal soit en mesure de revenir au jeu cette saison, mais l'Espagnol était bel et bien sur le court central du Stade Uniprix, mercredi soir. C'est toutefois son rival, David Ferrer, qui a fait faux bond au public en abandonnant le match en raison d'une blessure au genou alors que Nadal venait de prendre l'avantage 4-3.

Et comme l'Allemand Tommy Haas s'est aussi retiré de son match sur le court Banque Nationale, c'est toute la soirée qui est tombée à l'eau, un comble sous un beau ciel étoilé.

Les organisateurs ont parlé de «circonstances incontrôlables», précisant qu'on n'avait jamais connu une telle situation dans l'histoire de 30 ans de la compétition.

Le public du court central, qui à dû se contenter d'un match de double entre des joueurs peu connus, a un peu chahuté quand on a annoncé l'abandon de Ferrer. Nadal lui-même a dû multiplier les politesses pour sauver la situation.

«Ce n'est pas de cette façon que j'aurais voulu gagner, a reconnu le numéro 2 mondial. Ce n'est jamais plaisant de voir un adversaire se blesser.» Ferrer a raconté qu'il était blessé depuis plusieurs semaines et qu'il préférait relaxer quelques jours avant le prochain tournoi, à Cincinnati.

Visiblement rouillé, Nadal n'avait rien du cogneur dominant qui avait pris l'habitude d'écraser joyeusement tout ses rivaux pendant les sept courtes parties qu'a duré le match.

«L'inactivité m'a affecté, c'est certain, a-t-il reconnu. J'ai frappé de bons coups, de moins bons aussi. Dans l'ensemble, je dois être content de ce retour au jeu, même si j'aurai besoin de plusieurs autres matchs pour retrouver ma confiance et mon rythme, pour retrouver aussi ma mobilité sur les courts.»

Nadal n'avait plus joué depuis sa défaite surprise au quatrième tour de Roland Garros, le 31 mai, contre le Suédois Robin Soderling. Il n'avait jamais perdu à Paris et sa défaite a provoqué une véritable tempête en Espagne et dans le monde du tennis.

En fait, cette défaite survenait après un début de saison euphorique mené à un rythme infernal au cours duquel Nadal avait remporté cinq titres, dont les Internationaux d'Australie, pris part à sept finales et... malmené ses genoux.

De graves tendinites l'ont obligé à renoncer à défendre son titre à Wimbledon et à prendre une pause de 10 semaines avant de revenir au jeu, cette semaine, à Montréal.

«Je suis content d'être de retour, mais je n'ai été absent des courts que pendant deux mois, pas trois ans! a précisé Nadal. Je me souviens comment on se sent. Mais c'est vrai que je suis heureux d'être à nouveau sur les courts.

«Je n'ai rien ressenti aux genoux, mais je ne les ai pas encore vraiment testés», a ajouté l'Espagnol, qui jouera maintenant contre l'Allemand Phillip Petzschner, 45e mondial, au troisième tour. «C'est un bon joueur, avec un gros service et de bons coups droits. Ce ne sera pas facile...

«En fait, aucun match ne sera facile cette semaine. Mais tout est important: chaque coup, chaque point, chaque partie. Tout m'aide à revenir en forme et à retrouver mon niveau de jeu.»

Gonzalez profite de l'abandon de Haas

Dans l'autre match de simple de la soirée, le Chilien Fernando Gonzalez (10e) vainqueur la veille du jeune canadien Milos Raonic, a profité de l'abandon du vétéran allemand Tommy Haas, victime d'une ampoule à la main droite. Le Chilien venait de remporter la première manche 7-6(2), quand Haas s'est retiré. Sa qualification et celle de Nadal font en sorte que les 11 premiers favoris du tournoi seront de la troisième ronde, une première à la Coupe Rogers.

Photo: André Pichette, La Presse

Rafael Nadal