La finale des Internationaux d'Australie opposera pour la troisième fois Andy Murray à Novak Djokovic, qui a rejoint l'Écossais en venant à bout du tenant du titre Stanislas Wawrinka en cinq sets, vendredi à Melbourne.

Ce sera la cinquième finale majeure entre les deux membres du «Big Four», leur troisième dans l'hémisphère Sud, le «fief» de Djokovic.

Le numéro un mondial y a remporté quatre de ses sept titres du Grand Chelem, battant à deux reprises l'Écossais en finale, en 2011 et en 2013.

Murray avait pris sa revanche sur le Serbe en le dominant aux Internationaux des États-Unis en 2012 et l'année suivante à Wimbledon pour mettre fin à 77 ans de disette britannique sur le gazon londonien.

Les deux joueurs nourrissent depuis l'adolescence une saine rivalité. Il s'entraînent parfois ensemble et leurs entraîneurs se vouent un respect mutuel.

«Nous nous connaissons depuis que nous avons onze ou douze ans et sommes nés à une semaine d'intervalle. Nous avons aussi un jeu très similaire. C'est ce qui rend cette finale si spéciale», observe Novak Djokovic, qui a dû cravacher durant cinq sets (7-6 (7/1), 3-6, 6-4, 4-6, 6-0) pour battre Wawrinka.

Sur le papier, la partie promet d'être intense entre Djokovic, jamais aussi fort qu'à Melbourne, et Murray, revenu à un très haut niveau seize mois après son opération au dos.

Chacun des joueurs pourra puiser dans une source de motivation supplémentaire. Djokovic visera un cinquième titre aux antipodes pour dépasser Federer (4) et se rapprocher du record de l'Australien Roy Emerson (6).

Murray cherchera à décrocher le trophée pour la première fois, après avoir essuyé trois échecs au total puisqu'il s'était incliné aussi en 2010, face à Federer.

Les chiffres parlent pour Djokovic

Au vu des performances de Murray, auteur d'une démonstration de force en demi-finale contre le Tchèque Tomas Berdych (6-7 (6-8), 6-0, 6-3, 7-5), difficile de se risquer à un pronostic.

Pour Wawrinka, Djokovic garde une longueur d'avance: «J'ai toujours l'impression que lorsqu'il est présent et qu'il tient mentalement, il est capable de battre tout le monde.»

Djokovic se garde bien de donner un favori. Il s'attend à un «gros match» contre son ami Andy qui reste «l'un des meilleurs défenseurs du circuit» et un «redoutable contre-attaquant».

«Il est capable de varier le jeu. Et s'il sert bien, cela lui donne un énorme avantage. Ça le détend sur le court et il peut ensuite lâcher plus facilement ses coups», souligne le numéro un mondial, qui trouve que le coup droit de l'Écossais s'est amélioré.

Mais Djokovic a pour lui l'avantage des chiffres. Il s'est imposé à quinze reprises en vingt-trois confrontations contre le sixième joueur mondial. Il a aussi remporté sept de leur huit précédents duels, la dernière fois à l'automne en quarts de finale de Paris-Bercy (7-5, 6-2).

Et Djokovic a prouvé vendredi, que même sans être extraordinaire, il était capable de faire la différence contre Wawrinka, qui réalisait un bon parcours et l'avait battu l'an passé en quarts.

Wawrinka redescend

«On n'a pas joué notre meilleur tennis que ce soit moi ou lui. Il y a eu beaucoup de hauts et de bas. C'était une demi-finale étrange», a estimé Wawrinka, déçu d'avoir manqué des occasions et d'avoir un peu flanché mentalement.

Le Suisse, qui avait remporté neuf matchs d'affilée depuis le début de la saison et gagné un titre (Chennai), va redescendre du quatrième au neuvième rang au classement.

Mais il voulait voir le bon côté des choses: «J'ai joué ma troisième demi-finale de Grand Chelem. C'est exceptionnel pour moi. Maintenant l'idée c'est de continuer à travailler pour progresser encore et maintenir ce niveau tout au long de l'année.»