Les Internationaux d'Australie vont entrer dans leur phase décisive à compter de mardi (ce soir), avec les premiers matchs quarts de finale tant chez les femmes que chez les hommes. Les amateurs attendent évidemment avec impatience l'affrontement entre la Canadienne Eugenie Bouchard et la Russe Maria Sharapova.

Leur match sera disputé sur le court central du stade Rod Laver vers 13 h, heure de Melbourne, soit vers 21 h heure de Montréal.

Pour Eugenie, il s'agit d'un très gros test, la Québécoise n'ayant jamais vaincu Sharapova en trois matchs. «Oui, c'est certain que j'ai très hâte à ce match, a assuré Bouchard en point de presse. C'est toujours excitant d'affronter les meilleures joueuses du monde. Nous nous sommes affrontées quelques fois, avec notamment un très bon match l'année dernière (en demi-finale à Roland-Garros).

«Vous savez, je crois que cela avait vraiment été très serré, une bataille très dure (Sharapova l'avait emporté 4-6, 7-5, 6-2). Je me souviens que cela avait été une guerre d'endurance. Je n'avais pas nécessairement joué mon meilleur tennis, mais je n'avais jamais cessé de me battre, jusqu'au bout. À la fin, je me souviens d'avoir été très déçue et cela me servira de motivation pour le prochain match.»

En confiance

Huit mois après leur dernier affrontement, Bouchard croit que le scénario sera différent. «Je crois avoir beaucoup progressé depuis ce match et, vous savez, je veux définitivement jouer mon propre jeu, pas subir le sien. Je veux prendre l'initiative des échanges, y aller pour mes coups. C'est ce que j'aime faire sur un court et c'est en jouant de cette façon que j'ai du succès et du plaisir.»

Eugenie s'estime encore plus forte mentalement. «Je crois avoir toujours cru en mes moyens; j'ai cette confiance en moi qui me permet, même quand les choses ne vont pas bien, comme dans mon dernier match, de garder mon calme et de passer à une autre vitesse pour continuer de me battre et garder mes chances de l'emporter.

«Cela m'a permis de remporter plusieurs matchs la saison dernière et ces succès m'aident aujourd'hui à croire que j'ai toujours une chance, quoi qu'il arrive. En fait, c'est cela la différence: je suis encore plus confiante.»

Cette assurance provient aussi de l'entourage de la Québécoise. Le départ de l'entraîneur Nick Saviano semble avoir permis à Bouchard de s'affirmer davantage. Sa collaboration avec Diego Ayala, un entraîneur dont la réputation reste à faire, donne de bons résultats jusqu'ici.

«Nous incorporons toujours de nouveaux éléments aux entraînements, des choses plus difficiles, et c'est vraiment amusant. En fait, cela fait déjà près d'un an que je travaille avec lui [Ayala]. Nous nous connaissons mieux, il sait comment je suis, comment j'aime jouer. Il m'aide avec des trucs pour être plus rapide, pour arriver plus vite à la balle, et aussi pour être plus forte afin d'avoir l'endurance pour les matchs de trois manches.»

Sharapova et les comparaisons

Difficile de ne pas voir un peu de Maria Sharapova dans Eugenie Bouchard, et la Québécoise a souvent été comparée à celle qui était son idole de jeunesse.

«Je crois que nous voulons toutes suivre notre chemin, mais je me souviens avoir été comparée à [Anna] Kournikova à mes débuts et les comparaisons font partie du sport, de la business, a rappelé Sharapova en conférence de presse. Elle [Bouchard] n'échappe pas à cela.

«Mais je n'ai jamais voulu être la "prochaine" qui que ce soit. J'ai déjà dit, alors que j'étais encore adolescente, que je ne voulais être que la première Maria Sharapova et c'est ce que j'ai été tout au long de ma carrière. Je crois que nous voulons toutes créer notre propre chemin. Chacune de nous est destinée à accomplir certaines choses au cours de sa carrière.»

Sharapova a quand même reconnu qu'elle se reconnaissait un peu dans Bouchard. «Je ne la connais pas très bien, mais sur le court, elle est très compétitive, comme moi. Elle est également une joueuse agressive, qui aime attaquer la balle rapidement et dicter le rythme des échanges. En ce sens-là, c'est vrai que nous sommes un peu semblables.»

La joueuse de 27 ans, deuxième mondiale, espère faire mieux que lors de son dernier match contre Bouchard, à Roland-Garros, en 2014, même si elle l'avait emporté. «Cela avait été très difficile, a-t-elle rappelé. J'avais dû revenir d'un déficit d'une manche à zéro et elle s'était vraiment bien battue. Je suis certain qu'elle jouera encore très bien cette fois-ci...»

En chiffre

0-5

Eugenie Bouchard n'a remporté aucune victoire en cinq matchs contre les deux meilleures joueuses du classement féminin - Serena Williams (0-2) et Maria Sharapova (0-3) - et une seule en 11 matchs si on ajoute les deux suivantes, Simona Halep (1-2) et Petra Kvitova (0-3). Elle a vaincu Williams récemment à la Coupe Hopman, mais il ne s'agissait pas d'une compétition officielle. Une victoire contre Sharapova, mardi à Melbourne, représenterait une étape importante pour la Québécoise.