À son baptême à la Coupe Rogers, l'espoir canadien Filip Peliwo a gagné le match le plus important de sa jeune carrière professionnelle.

Champion junior de Wimbledon et no 1 mondial junior en 2012, Peliwo, 19 ans, a sauvé une balle de match pour vaincre le Finlandais Jarkko Nieminen, 39e au monde, en trois manches de 3-6, 7-5 et 3-1 (forfait). À un point de la défaite en fin de deuxième manche, Peliwo a frappé une volée chanceuse alors que le match semblait terminé. «Je ne sais pas vraiment ce que j'ai fait, j'ai juste levé ma raquette», dit-il.

À la manche décisive, Nieminen s'est retiré en raison d'une blessure à la cuisse (ischio-jambiers) qu'il s'est infligée en milieu de première manche. «En début de match, j'étais tendu et je faisais trop d'erreurs, dit Peliwo, 355e au monde. Puis j'ai essayé de ne pas trop penser à sa blessure et de rester concentré.»

Au départ, le jeune espoir devait disputer les qualifications de la Coupe Rogers, mais Tennis Canada lui a donné un laissez-passer pour le tableau principal après le retrait du Français Gaël Monfils. «J'étais en extase, je ne m'y attendais pas du tout», dit Peliwo, qui jouera au deuxième tour contre l'Ouzbek Denis Istomin, 66e au monde.

Pour compléter cette journée historique, le vétéran Frank Dancevic, 28 ans, a aussi causé la surprise contre le Taïwanais Yen-Hsun Lu, 60e au monde. Dancevic, classé 169e, l'a emporté en trois manches de 5-7, 7-6 (6) et 6-1.

L'Ontarien avait connu les meilleurs moments de sa carrière à la Coupe Rogers en 2007 quand il avait atteint les quarts de finale, poussant même Rafael Nadal à la limite des trois manches.

«Je travaille chaque semaine en espérant revenir dans le top 100», dit Dancevic, qui affrontera maintenant le Polonais Jerzy Janowciz, 18e au monde et demi-finaliste à Wimbledon le mois dernier.

Le cinquième Canadien en lice au deuxième tour, Jesse Levine, aura un adversaire encore plus redoutable aujourd'hui : Rafael Nadal.

En 1992, quatre Canadiens avaient atteint le deuxième tour des Internationaux du Canada : Grant Connell, Daniel Nestor, Chris Pridham et Greg Rusedski (c'était avant qu'il représente la Grande-Bretagne). Depuis 1972, jamais cinq Canadiens n'avaient gagné leur premier match (impossible de vérifier entre le début de l'ère open en 1968 et 1972).

Comment expliquer de tels succès? Les Canadiens ont notamment une attitude plus combative depuis l'arrivée de Louis Borfiga comme vice-président du développement de l'élite de Tennis Canada en 2006. En France, Borfiga avait entraîné chez les juniors des futurs top 10 comme Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils et Gilles Simon.

«Les succès de cette semaine sont peut-être dus à un très bon timing, mais c'est certain que Tennis Canada a fait un travail incroyable avec notre entraînement depuis plusieurs années, dit Vasek Pospisil. L'arrivée de Louis Borfiga a changé des choses. Et Milos [Raonic] a eu de bons résultats, donc il a motivé tout le monde.»