Serena Williams a un compte à régler avec les Internationaux des États-Unis et elle a visiblement décidé d'utiliser la carte de la séduction pour y parvenir. Par son jeu, bien sûr, mais aussi par une nouvelle attitude plus «sereine», Serena est en bonne voie de reconquérir New York.

Williams a disposé, jeudi, de la jeune Russe Anastasia Pavlyuchenkova (17e), 7-5, 6-1, en tout juste 79 minutes. Absente de l'Omnium des États-Unis en 2010 en raison d'une blessure à un pied, Williams s'était inclinée en demi-finale en 2009 après avoir écopé d'une pénalité pour injures et menaces à l'endroit d'une juge de lignes.

Serena avait quitté le court central sous les huées, avait écopé une amende record et avait été placée sous probation pour deux ans, jusqu'à la fin de tournoi de cette année en fait. Sa blessure et une embolie pulmonaire ont un peu fait oublier le «scandale», mais on peut être certain que la Diva de 29 ans s'en souvient parfaitement.

Cette année donc, elle joue la carte du charme. «Je suis vraiment heureuse d'être encore ici, a-t-elle déclaré en conférence de presse. Le public est extraordinaire et j'ai beaucoup de plaisir sur le court.»

Avec une fiche de 17-0 et des titres à Stanford et à Toronto depuis sa défaite à Wimbledon, Serena a retrouvé le niveau qui lui a permis d'enlever 13 titres du Grand Chelem, dont trois à New York.

Même la pluie, les délais ou la perspective de jouer trois matchs importants en autant de jours ne la perturbent pas. «Je n'ai plus de laissez-passer en raison de mon mauvais classement et j'ai déjà joué six matchs en six jours à Toronto, cinq en cinq à Stanford... «Jouer tous les jours ne me dérange pas... si c'est ce qu'il faut pour gagner ce tournoi!»

Wozniacki prête à se battre

Williams affrontera samedi en demi-finale la numéro 1 mondiale, la Danoise Caroline Wozniacki, à qui elle donnait plus tôt cette semaine des conseils sur sa relation sentimentale avec le golfeur Rory McIlroy.

La Danoise s'est sortie, jeudi, du piège que lui a posé l'Allemande Andrea Petkovic (10e), 6-1, 7-6 (5), et devrait être une rivale sérieuse pour l'Américaine. Wozniacki n'a encore disputé qu'une seule finale en Grand Chelem et traîne une réputation de chockeuse, mais elle n'entend pas «s'écraser» devant Williams.

«Elle n'a pas remporté tous ses titres pour rien, mais je joue très bien cette saison et je suis numéro 1, a expliqué la joueuse de 21 ans. J'aime penser que nous n'avons rien à perdre. Je vais faire de mon mieux, je ne vais rien laisser sur le court et on verra bien ce que cela donne à la fin du match...»

L'autre demi-finale opposera l'Australienne Samantha Stosur (9e), l'une des joueuses en forme de l'été, à la surprenante Allemande Angélique Kerber (92e), qui s'est faufilée jusque-là sans battre aucune joueuse de premier plan.

Jeudi, Stosur a disposé de la deuxième favorite Vera Zvonareva, 6-3, 6-3, tandis que Kerber a surpris l'Italienne Flavia Pennetta (26e), 6-4, 4-6, 6-3.