Sur la ligne de départ de la dernière épreuve individuelle de sa carrière, le biathlonien québécois Jean-Philippe Le Guellec a pris le 10e rang du départ de masse de 15 kilomètres, mardi, aux Jeux olympiques de Sotchi. Reportée deux fois en raison du brouillard, la course qui devait initialement être disputée dimanche s'est finalement déroulée sous les flocons.

« Ç'a été un peu des montagnes russes puisque chaque fois que nous montions jusqu'au site de compétitions, j'étais émotionnellement engagé à courir. Par contre, je n'y ai pas pensé aujourd'hui (que c'était sa dernière course). J'espérais juste qu'on puisse enfin la faire cette foutue course », a lancé en riant le Québécois qui avait annoncé au début de la saison qu'il tirerait sa révérence après les Jeux olympiques de Sotchi.

Le Guellec, qui participe à ses troisième JO, en a tout de même profité pour marquer l'histoire en compagnie de son compatriote Brendan Green, neuvième mardi. C'est la première fois que le Canada place deux athlètes parmi les 10 premiers à cette épreuve aux Jeux olympiques.

Svendsen couronné

La course a été remportée par le Norvégien Emil Hegle Svendsen, qui a devancé au sprint le Français Martin Fourcade, le privant ainsi d'un troisième titre olympique à Sotchi. Le vainqueur de cette lutte à deux a été déterminé dans les tout derniers instants.

Svendsen, parfait au tir, et Fourcade, pénalisé une fois, ont partagé le même chrono, une marque 42 min 29,1 s. Le Tchèque Ondrej Moravec, troisième avec 13,8 secondes de retard, est quant à lui monté sur la troisième marche du podium.

Le Guellec a connu tout un début de course, toujours collé au groupe de tête après ses deux passages parfaits au tir couché. Le biathlonien de Val-Bélair a toutefois pris du recul dans la deuxième moitié de l'épreuve en raison d'une perte de temps à son premier tir debout qui, malgré un sans faute, lui a coûté un retard d'une vingtaine de secondes. « Je n'avais pas fermé mon cache-neige après le tir couché et de la neige s'est accumulée dans ma mire avant. En m'apprêtant à tirer après avoir placé ma première balle, j'ai réalisé que je ne voyais rien. Il a fallu que je retire ma balle et mon chargeur pour nettoyer ma mire avant de tout remettre en place », a expliqué l'athlète de 28 ans, qualifiant ce faux pas d'« erreur de débutant. J'ai perdu beaucoup de temps », a-t-il regretté.

En ratant une cible au deuxième tir debout, Le Guellec a dû faire une boucle de pénalité avant d'entamer le dernier tour de la course, ce qui a anéanti ses chances d'améliorer sa cinquième place. Le Québécois a plutôt glissé au septième rang et a finalement été le 10e athlète à rallier la ligne d'arrivée à 1 minute et 12,5 secondes de Svendsen et Fourcade.

« Les conditions de ski étaient extrêmement difficiles. La piste était plutôt molle et la neige mouillée qui tombait nous ralentissait considérablement. C'était vraiment difficile de pousser. Ça ne servait à rien de s'énerver, car ça n'allait nulle part. Disons que ce n'était pas le meilleur scénario », a admis le Québécois.

Après avoir raté deux cibles au tir couché, Brendan Green. des Territoires du Nord-Ouest, s'est bien repris pour terminer au neuvième échelon (+1 minute 9,2 secondes). L'Albertain Nathan Smith n'a pour sa part pas complété la course.

Cinquième au sprint de 10 kilomètres, 26e à la poursuite de 12,5 kilomètres et 35e au 20 kilomètres individuel, Jean-Philippe Le Guellec conclura ses Jeux olympiques et sa carrière internationale en participant au relais masculin, samedi prochain.

D'ici là, il prendra le temps de voir ses parents à Sotchi. « Avec le report de la course, ça n'a pas été possible encore pour moi de les voir. Ensuite, je vais me concentrer sur le relais. L'équipe est en bonne position présentement et les sensations sont bonnes. »