Le Volcan suisse a la touche. Premier dans la section Est avec quatre matchs en main, couronné champion canadien à Vancouver et qualifié pour la Ligue des champions, l'Impact vit de bons moments depuis la nomination de Marco Schällibaum au poste d'entraîneur-chef. J'ai même failli oublier la victoire à la Classique Disney en pré-saison. Cette histoire est un véritable conte de fées.

Malgré son caractère bouillant - Schällibaum a encore une fois été expulsé à Kansas City -, l'entraîneur montréalais se distingue par sa main heureuse dans les choix qu'il effectue à sa formation. Titulaires contre le Sporting de Kansas City, tant Collen Warner que Sanna Nyassi ont trouvé le moyen de marquer pour concrétiser la victoire du Bleu-Blanc-Noir.

Schällibaum manipule avec doigté les rotations de personnel, si bien que certains joueurs qui ont essuyé bon nombre de critiques depuis leur arrivée à Montréal paraissent à présent sous un meilleur jour. On pense à Justin Mapp, devenu le milieu le plus créatif de l'Impact. Mais également à Davy Arnaud, qui accomplissait du bon travail dans un rôle plus central avant sa blessure. Même Andrew Wenger et Felipe semblent maintenant voir la lumière au bout du tunnel.

Bref, Schällibaum sait donner confiance et ses joueurs le lui rendent bien. Étant donné la nouvelle pause au calendrier, l'enthousiaste helvète aura le temps de refroidir un peu avant d'attaquer la suite de la saison. On a hâte de voir ce que ça donnera en Ligue des champions.

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Faire le saut. Ça, je connais. Remarquez que pour celui-ci, contrairement aux folies dans lesquelles on s'embarque parfois à la télévision, je n'ai pas hâte que ce soit fini. Peut-être avez-vous déjà entendu parler du projet d'équipe nationale du Québec. C'est officiel depuis la semaine dernière, une sélection de joueurs de la province participera au Tournoi international des Peuples et des cultures à Marseille, à la fin du mois.

Cette équipe, j'ai décidé d'en faire partie. En mal de primeur - c'est sans doute le nouveau métier qui rentre -, j'ai pris sur moi de créer la nouvelle en vous annonçant en exclusivité que j'agirai en tant que joueur-entraîneur de l'équipe des Québécois en Provence. Bref, on n'est jamais si bien servi que par soi-même.

Au-delà de la badinerie, mon engagement envers le projet ne s'est pas fait à la légère. L'aventure des Québécois a beau être sportive, elle est une cible facile pour les adeptes de la récupération politique. Elle s'avère également un irritant pour les institutions de soccer fédérées car on parle pour l'instant de soccer «non FIFA».

Pourtant, la mise sur pied d'une sélection nationale m'apparaît comme une proposition emballante pour le soccer québécois. Les conditions étant réunies pour créer un précédent qui se veut un stimulant supplémentaire pour l'élite de la province, ne serait-on pas fou de laisser passer telle occasion? Un pas important a été franchi l'an dernier avec le lancement d'un circuit semi-professionnel de soccer, la PLSQ. Loin d'être une menace, l'équipe nationale ne souhaite qu'ajouter à l'éventail assez limité de débouchés de haut niveau pour les nombreux adeptes du soccer du Québec.

Mais il serait illusoire de croire qu'un tel projet fasse l'unanimité à si courte échéance. Aussi, mieux vaut consacrer ses énergies à la composition de l'équipe de pionniers avec laquelle nous irons à Marseille. Une formation compétitive prônant le nous inclusif dont il sera possible de connaître quelques noms dans les prochains jours. J'aime entretenir le suspense.

En attendant le dévoilement de cette première convocation, j'aimerais remercier Yannick Saint-Germain, le président des Québécois, de me confier ce mandat et d'avoir entretenu une flamme allumée il y a plusieurs années jusqu'à ce que l'équipe voie enfin le jour. Bravo, Yannick! Et, vu le progrès accompli jusqu'ici, je me permets d'ajouter que le rêve inatteignable d'un match officiel entre le Québec et la Catalogne au Camp Nou n'est déjà plus si farfelu...