Les quarts de finale du Mondial-2014 sont désormais tous connus et le petit jeu des pronostics et des projections peut commencer.

O Globo, géant de la presse brésilienne, a peur. La France avance dans le Mondial-2014 et la possibilité d'une demi-finale avec le Brésil fait ressurgir le «fantôme» des «bourreaux» de la Seleçao lors de trois Coupes du monde.

Pour l'heure, le Brésil affrontera la Colombie en quart de finale alors que la France sera opposée à l'Allemagne. Et une seule chose est sûre: les vainqueurs de ces deux matchs se retrouveront en demi-finale.

Les Bleus, en quatre confrontations en Coupe du monde, ont gagné trois fois contre les Brésiliens: 4 tirs au but à 3 (après un score de 1-1 après prolongation) en quart de finale en 1986, 3-0 en finale en 1998 et 1-0 en quart de finale en 2006.

La Seleçao a gagné une seule fois en Coupe du monde contre les Bleus, 5-2, en demi-finale du Mondial-1958. La jeune génération bleue pourrait-elle marcher dans les crampons des Platini et Zidane, pourrait-elle priver la «Seleçao» de «sa» finale dans son «Maracana» ?

Au passage, le Brésil devra quand même éliminer la Colombie de James Rodriguez, l'une des équipes les plus impressionnantes depuis le début du Mondial.

Dans l'autre partie du tableau, la route semble dégagée pour les Pays-Bas qui affrontent en quarts de finale le Costa Rica, invité-surprise à ce niveau.

Si, là encore, la logique sportive est respectée, l'Argentine, qui affrontera la Belgique en quarts, pourrait rencontrer les «Oranje» dans l'autre demi-finale.

Brésil-Argentine, c'est la finale rêvée de Zico, ancienne idole de la Seleçao, qui veut des «artistes» du ballon rond à la hauteur de l'écrin mythique du 64e match, le Maracana. Aura-t-il vu juste tant les Argentins ont semblé poussifs jusque là ?

France-Allemagne, roi des quarts

À côté d'un Brésil-Colombie (intéressant, mais pas un classique), d'un Pays-Bas-Costa Rica, d'un Argentine-Belgique, il n'y a pas photo. La vedette des quarts, c'est France-Allemagne. Une affiche qui ravive forcément les souvenirs d'un match de légende. Même le président de la FIFA, Joseph Blatter, y est allé de son tweet: «France-Allemagne en quart. La demi-finale de 1982 est toujours dans les mémoires des fans de foot d'un certain millésime !».

France-Allemagne le 4 juillet, au Maracana qui plus est, va faire défiler au ralenti les images de Séville il y a 32 ans: Harald Schumacher qui commet un véritable attentat sur Patrick Battiston, Maxime Bossis qui rate le dernier tir au but et la France du foot inconsolable après cette défaite (victoire allemande, 3-3 après prolongation, 5-4 aux tirs au but).

Avant le coup d'envoi du Mondial-2014, la Mannschaft portait beau l'habit d'un favori pour le dernier carré. Mais les coutures ont craqué face à l'Algérie en 8e de finale. Les Fennecs ont poussé Müller et sa bande en prolongation (2-1 a.p.). Les images intrigantes d'un Nueuer obligé de sortir de ses buts pour joueur pratiquement libero voire même milieu en disent long sur le manque de sérénité des Allemands en défense.

Les Bleus ont mis du temps à se défaire du Nigeria (2-0), mais dans le temps réglementaire. Et leur match fait meilleure figure. Benzema fut moins bien ? C'est Pogba qui a ouvert le score. Le message envoyé aux hommes de Joachim Löw est clair: le danger vient de partout avec les Français.

L'Europe et les Amériques règnent

L'Afrique, qui a perdu ses deux représentants en huitièmes de finale du Mondial-2014 au Brésil, laisse la voie libre à l'Europe et aux Amériques (centrale et du sud) pour se partager le tableau des quarts.

Les Amériques se maintiennent

Au Mondial-2010 en Afrique du Sud, le continent américain avait placé en huitième de finale sept représentants: Uruguay, États-Unis, Argentine, Mexique, Brésil, Chili et Paraguay. Au Mondial-2014 au Brésil, en huitièmes, les Amériques avaient un représentant de plus: Brésil, Chili, Colombie, Uruguay, Mexique, Costa Rica, Argentine et États-Unis.

En quarts en Afrique du Sud, il ne restait plus que quatre Sud-Américains: Brésil, Uruguay, Argentine et Paraguay.

Au pays du «futebol»-roi quatre ans plus tard, l'Amérique du Sud ne possède plus que trois membres, Brésil, Colombie et Argentine mais l'Amérique centrale place un invité-surprise avec le Costa Rica. Les États-Unis n'ont pas pu battre la Belgique ce mardi soir pour les rejoindre.

La Seleçao ne rassure pas vraiment et a souffert pour se débarrasser du Chili en huitième de finale aux tirs au but. Tout comme l'Argentine qui s'est fait peur pour battre la Suisse en huitième. Ceux qui séduisent vraiment sont les «Cafeteros» de Colombie emmenés par leur baby face killer, comme disent les Anglais, James Rodriguez.

L'Europe fait mieux qu'en 2010

Le vieux continent a perdu gros avec l'élimination au premier tour de deux têtes de gondole, l'Espagne, tenante du titre et l'Italie, vice-championne d'Europe en titre. Sans compter la mauvaise publicité faite par la disparition du Ballon d'Or 2013, Cristiano Ronaldo, qui a sombré au premier tour avec le Portugal.

Mais l'Europe a maintenu son niveau de 2010  -Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, Slovaquie, Espagne et Portugal- avec encore six représentants en huitième de finale: France, Allemagne, Pays-Bas, Grèce, Suisse et Belgique.

Il y a quatre ans en Afrique du Sud, l'Europe n'avait placé que trois représentants en quarts: Pays-Bas, Allemagne et Espagne. Cette année, elle fait mieux avec la Belgique qualifiée, qui rejoint en quart la France, l'Allemagne et les Pays-Bas.

Ce qui fait parler au Brésil, c'est la résurrection de la France, quatre ans après le fiasco et la honte, symbolisés par la fameuse grève du bus de Knysna. La presse brésilienne tremble même pour la Seleçao, qui pourrait hériter en demi-finale de ces Bleus si imprévisibles.

La déception africaine

Sur le sol africain, en 2010, un seul représentant du continent, le Ghana, s'était hissé en huitième de finale. Mais les «Black Stars» avaient fait honneur à l'Afrique en allant ensuite en quarts (stade jamais dépassé par une équipe africaine). Ils n'étaient tombés qu'aux tirs au but contre l'Uruguay, où le «bad boy» Suarez s'était, déjà, mal comporté en arrêtant une balle de la main...

L'édition 2014 du Mondial au Brésil aurait pu être un grand cru pour l'Afrique, qui avait logé pour la première fois deux représentants dans le Top 16 mondial, le Nigeria et l'Algérie. Las, aucun des deux n'a franchi l'écueil, respectivement éliminés en huitièmes de finale par la France (2-0) et l'Allemagne.

Petite consolation, l'Afrique aura toujours fait mieux que l'Asie, qui avait deux membres en huitièmes de finale il y a quatre ans -Corée du Sud et Japon- mais aucun cette année.