La morsure de Luis Suarez sur l'Italien Chiellini lors du Mondial-2014 a pris des allures d'affaire d'État, avec l'intervention mercredi soir du président uruguayen Jose Mujica, déclarant qu'il n'avait vu le joueur «mordre personne».

Cette affaire, qui pourrait priver Suarez de la fin de la compétition, a relativement poussé dans l'ombre les qualifications de la France, de la Suisse et du Nigeria pour les 8e de finale du Mondial.

L'Argentine affrontera la Suisse le 1er juillet à Sao Paulo, alors que le Nigeria aura pour adversaire la France, la veille, à Brasilia.

Quelle sera la sanction pour Suarez, si sanction il y a? L'interrogation taraude le monde du football, depuis le geste fou de l'Uruguayen Suarez, surpris mardi par les caméras de télévision en train de mordre à l'épaule le défenseur italien Giorgio Chiellini, dans le dos de l'arbitre.

José Mujica, le président de l'Uruguay, pays de 4 millions d'habitants où le soccer est roi, est intervenu en personne dans le débat mercredi soir.

«Moi, je ne l'ai vu mordre personne, mais ils se donnent des coups de pied et des coups très forts. Et ils les encaissent», a dit M. Mujica à des journalistes, ajoutant que l'attaquant uruguayen était «un excellent joueur».

Un peu plus tôt, le président de la Fédération uruguayenne avait souligné qu'il «n'y (avait) pas de preuve suffisante» pour le sanctionner.

Récidiviste

Caricaturé sur internet en requin de Jaws, Suarez s'était défendu naïvement en disant qu'il avait «buté» sur son adversaire, alors que les images TV montrent clairement qu'il a attaqué l'épaule de son adversaire.

Récidiviste en la matière, Suarez risque une lourde sanction (longue suspension et amende). La Commission de discipline indépendante de la FIFA pourrait le priver de la suite du Mondial-2014 au Brésil.

En cas de sanction, celui que la twittosphère a rebaptisé «Dracula Suarez», serait suspendu sur la scène internationale, selon la jurisprudence, mais pas avec son club de Liverpool.

Suarez et/ou la Fédération de football uruguayenne devaient remettre leur position et documents à la FIFA avant mercredi soir.

L'Uruguay, qui avait battu l'Italie mardi (1-0) doit jouer son huitième de finale samedi contre la Colombie à Rio.

«Une procédure disciplinaire a été ouverte (...), le joueur a le droit d'être entendu s'il le veut, a expliqué Delia Fischer, porte-parole de la FIFA devant la presse à Rio. Il y a beaucoup de rumeurs, mais nous ne pouvons pas anticiper ce qui va arriver, c'est à la commission de discipline indépendante de rassembler les éléments, laissons-la faire son travail.»

Cette première affaire depuis le début du Mondial intervient à la veille de la fin de la phase de groupes, où se distribuent les places en huitièmes de finale.