Depuis que Christian Gross a pris les commandes de Stuttgart début décembre, le VfB a retrouvé sa place dans le haut du tableau en Bundesliga et de l'ambition, au point de vouloir se payer le scalp du FC Barcelone mercredi en 8e de finale retour de Ligue des champions.

Christian Gross a de bons souvenirs du Camp Nou. La saison dernière, l'entraîneur suisse de Stuttgart, alors à la tête du FC Bâle, avait arraché le nul (1-1) sur le terrain du futur vainqueur de la compétition.

Lors du match aller à Stuttgart, son équipe a bousculé le Barça de Messi, Ibrahimovic et Henry (1-1). Gross croît la qualification possible mercredi avec un nouveau nul, à condition de marquer au moins deux buts, voire de gagner.

«Nous sommes tout à fait en mesure de jouer pendant 90 minutes le football qu'on a proposé pendant la première période du match aller. Il faudra livrer le match parfait», a espéré Gross.

«Eliminer le Barça serait le plus grand exploit de ma carrière», a poursuivi le technicien de 55 ans.

Sa carrière d'entraîneur comprend déjà quelques hauts faits comme ses six titres de champions de Suisse (deux avec Grasshopper, quatre avec le FC Bâle) et quatre participations à la Ligue des champions.

Il y a aussi ce retentissant échec en Angleterre aux commandes de Tottenham pendant quelques mois entre 1997 et 1998.

Indiscipliné Lehmann

Mais depuis le 3 décembre, l'ancien milieu de terrain de Neuchâtel Xamax (1978-80) et Bochum (1980-82) a complètement transformé Stuttgart qui avait sombré fin novembre à la 17e et avant-dernière place du Championnat d'Allemagne après une lourde défaite à Leverkusen (4-0).

Après un nul à domicile contre Bochum (1-1) et de violentes manifestations des supporteurs qui avaient tenté de prendre d'assaut les bureaux du club, les dirigeants souabes ont recruté Gross pour remplacer l'inexpérimenté Markus Babbel.

A son arrivée, il trouva un effectif démoralisé, désuni par des querelles, tandis que son joueur le plus expérimenté, le gardien de but Jens Lehmann, 40 ans, multipliait les provocations et actes d'indiscipline.

Gross impose rapidement son style: il est à la fois autoritaire, ne tolérant aucun retard, et proche de ses joueurs avec lesquels il discute beaucoup.

Les résultats ne tardent pas: depuis sa prise de fonction, Stuttgart affiche un bilan de sept victoires, deux nuls et deux défaites en Bundesliga, sans oublier le nul quelque peu flatteur pour le Barça au match aller.

Le VfB s'est même repris à rêver à l'Europe en passant de la 16e à la 7e place en Championnat, avant sa défaite vendredi à Schalke 04 (2-1) qui l'a repoussé au 9e rang.

Avant le match le plus important de la saison, voire de sa carrière, Gross a prévenu ses joueurs: «Quand je perds un match et que notre adversaire n'est pas meilleur que nous, j'explose».