L'Impact devra encore attendre avant de savourer sa première victoire dans la MLS, mais il a au moins engrangé le premier point de son histoire avec un match nul de 1-1 face au Fire de Chicago. 58 912 personnes ont assisté à cette première montréalaise au Stade olympique.

«Nous ne pouvons pas nous satisfaire du résultat, a lancé Justin Braun. Nous voulions les trois points, mais je trouve que l'équipe a bien joué et qu'elle a montré de quoi elle était capable. Il y a énormément d'éléments positifs sur lesquels nous baser pour la suite.»

L'élément le plus positif est bien entendu le premier but de l'Impact dans la MLS. Après une remontée plein axe, Felipe a trouvé Sanna Nyassi sur le côté droit à la 56e minute. Le Gambien a tranquillement centré pour Davy Arnaud, seul dans la surface, dont la tête n'a laissé aucune chance à Paolo Tornaghi. Sous les applaudissements de la foule, tous les joueurs de l'Impact, ainsi que les remplaçants, se sont précipités sur leur capitaine. Les «olé olé» ont ensuite résonné dans le stade avant d'être submergés par la traditionnelle vague.

«C'était un moment spécial, a avoué Arnaud. C'était une bonne sensation pour le club et les nombreux partisans présents. Je m'en souviendrai toujours.»

L'Impact n'a cependant pas été en mesure de tenir ce résultat. Le rapide Dominic Oduro, à la limite du hors-jeu, a devancé Josh Gardner pour dévier un coup de patte du meneur de jeu argentin Sebastian Grazzini. Les deux hommes avaient déjà fait les beaux jours du Fire lors de la deuxième moitié de la saison 2011.

«Nous avons donné ce jeu, mais globalement, Chicago n'a pas eu beaucoup d'occasions, a jugé l'entraîneur Jesse Marsch. C'est un peu frustrant en ce sens, mais cette performance représente sans aucun doute un pas dans la bonne direction.»

«La différence s'est située au niveau de l'expérience, a ajouté Patrice Bernier. Dès que nous avons marqué, ils n'ont pas paniqué et se sont mis à jouer tranquillement.»

Une bonne première impression

Comme face à Vancouver, l'Impact a eu le dessus au niveau de la possession du ballon et le double de tirs cadrés. Dès le premier quart d'heure du match, le onze montréalais a annoncé ses couleurs avec deux fois plus de passes complétées. Mais les premiers murmures populaires ont plutôt été causés par un tir de Patrick Nyarko, puis une tête de Jalil Anibaba.

La première occasion montréalaise est survenue à la 17e minute de jeu sur un puissant tir de Justin Braun claqué en corner par le gardien adverse, Tornaghi. Évoluant plus haut que la semaine dernière à Vancouver, Braun a d'ailleurs été l'une des grandes figures de ce match. A la 34e minute, il a ainsi dévié dans le but une volée de Justin Mapp. Les cris de la foule se sont rapidement transformés en sifflets puisque l'attaquant américain était en position de hors-jeu.

«Justin Braun apporte de nombreuses qualités à n'importe quelle équipe, a indiqué Marsch. Il travaille fort, il est costaud, il peut tenir le ballon et peut courir tout le match sans se fatiguer. Il essaie encore de retrouver son rythme, puisqu'il a raté une bonne partie de la présaison, mais il était bon de le voir connaître un bon match.»

Même après l'égalisation du Fire, l'Impact est revenu à la charge. Nyassi, qui en cours de match a permuté avec Arnaud pour occuper le flanc droit, a testé Tornaghi sur un tir dans un angle fermé, puis une frappe lointaine. Josh Gardner a également touché le poteau dans les arrêts de jeu sur une frappe de 30 mètres.

«Si cela rentre, c'est le but de l'année et nous serions en train de célébrer, a commenté Marsch. Mais le plus important est de continuer à nous dépasser tous les jours.»

L'Impact tient son record

58 912 spectateurs: l'Impact a réussi son pari de battre le record de spectateurs établi par le Manic lors d'un match de septembre 1981.

Et si le club tenait absolument à livrer une bonne prestation lors de ce premier match à domicile, la foule a également conquis les coeurs des joueurs.

«Tu entends les chiffres à l'avance, mais tu n'as aucune idée à quoi cela va ressembler, a indiqué Davy Arnaud. La foule a été phénoménale et bruyante. C'est à peine si nous pouvions nous entendre sur le terrain. Je pense que nous avons livré une bonne performance et que le match a été divertissant.»

Après la rencontre, Jesse Marsch a multiplié les éloges à l'endroit du public alors que Justin Braun a avoué avoir eu «la chair de poule» au moment de pénétrer sur le terrain. C'est toutefois au moment du but, en deuxième mi-temps, que l'ambiance a atteint son paroxysme.

«C'était électrique, surtout quand nous avons marqué. Nous pouvions sentir l'ambiance qu'il y avait dans le Stade, cela résonnait comme dans un cocon», a expliqué Patrice Bernier.

Polyvalence

L'égalisation du Fire a quelque peu gâché la fête, mais Jesse Marsch a qualifié la performance montréalaise de «pas dans la bonne direction». La finition n'a pas toujours été au rendez-vous même si l'Impact a montré des signes très encourageants après sa défaite inaugurale à Vancouver (2-0).

«Il y a eu de bonnes performances individuelles, mais aussi au niveau collectif. C'est une soirée plutôt positive pour nous. Nous avons pris l'avantage et il serait bien maintenant de la conserver un peu plus longtemps et même de les tester davantage.»

L'une des clés du match a été la permutation de Sanna Nyassi et d'Arnaud en fin de première mi-temps. Les deux hommes ont d'ailleurs été les acteurs principaux sur le but de l'Impact.

«Sanna a joué un très bon ballon et Davy a fait une excellente course pour faire une très bonne tête, a commenté l'entraîneur. Nous cherchons encore des façons d'équilibrer cette équipe et, en tant qu'entraîneur, je suis chanceux d'avoir autant de bons joueurs polyvalents.»

L'Impact dispute maintenant ses trois prochains sur les pelouses adverses avec des arrêts à Columbus, New York etSalt Lake City. Voilà des terrains particulièrement inhospitaliers puisque ces trois clubs n'y ont perdu que trois matchs chacun, en 2011.

«Ce ne sera pas facile, mais nous avons un groupe qui possède la bonne mentalité et qui est capable d'y arriver», a souligné Arnaud. Le capitaine a montré aujourd'hui que ses coéquipiers pouvaient le suivre les yeux fermés...

La MLS vit «une journée spéciale» selon Don Garber

(Gabriel Béland)

Lorsqu'il est passé à la tête de la MLS en 1999, jamais Don Garber n'aurait pensé voir un jour un match d'ouverture avec plus de 50 000 spectateurs.

C'est pourtant ce qui s'est produit samedi à Montréal. Le premier match local de l'Impact en première division nord-américaine a attiré 58 912 spectateurs au Stade olympique. Il s'agit d'un nouveau record d'assistance pour le ballon rond dans la métropole.

«Je suis agréablement surpris. Il s'agit d'une journée très spéciale pour le soccer en Amérique du Nord et pour notre Ligue, a commenté le commissaire de la MLS en marge du match. Je ne m'attendais jamais à voir 58 000 spectateurs lorsqu'on a lancé le projet à Montréal.»

En guise de comparaison, l'année dernière, les Whitecaps de Vancouver ont joué devant une salle comble de 22 000 spectateurs pour leur premier match local en MLS. Il est bien sûr difficile de savoir combien auraient acheté des billets si le Empire Field avait été plus grand, mais chose certaine, Garber voit une progression dans ces chiffres.

«Ça démontre le progrès accompli par le soccer en Amérique du Nord dans les dernières années. On a eu de nombreuses expansions récemment, à Salt Lake, à Los Angeles, à Seattle ou a à Toronto, et chaque nouvelle équipe semble plus grosse et plus spéciale que la précédente, s'est-il réjoui. Et nous voici en 2012 avec cette foule monstre.»

Don Garber a par ailleurs coupé court aux rumeurs d'expansion au Canada. Il a rappelé que la MLS avait maintenant trois équipes au pays et que la prochaine verrait le jour aux États-Unis. La prochaine expansion devrait offrir une nouvelle équipe à New York, qui tente de ressusciter les légendaires Cosmos. Des pourparlers sont aussi en cours pour une franchise à Miami, en Floride.