L'Impact a connu une première moitié de saison difficile. Une autre. Mais Marc Dos Santos, qui est passé du poste d'adjoint à celui d'entraîneur-chef il y a deux mois, ne baisse pas les bras.

Au contraire, il travaille présentement pour que le club montréalais retrouve sa splendeur d'antan et devienne même à l'image... du FC Barcelone.

Ces jours-ci, Dos Santos chercher à élaborer, avec le directeur technique Nick De Santis, une «identité de club claire» dont l'Impact pourra se servir pour effectuer un recrutement plus efficace et s'assurer que l'équipe donne un rendement de qualité, année après année.

«On a réalisé, Nick et moi, que (le type de recrutement) qui est bon pour un an ou deux ans n'est pas nécessairement bon pour le long terme», a déclaré Dos Santos lors d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne depuis Rochester, quelques heures avant que l'Impact ne dispute, face aux Rhinos, le 15e match d'une saison de 30 rencontres en première division de la USL.

«Le plus important, c'est que l'Impact ait une identité et un style de jeu clairs. Une fois ça établi, ça va devenir beaucoup plus facile de recruter des joueurs, et de déterminer lesquels sont les plus aptes à s'intégrer au modèle de jeu qu'on s'est donné.

«Je donne un exemple: le FC Barcelone. Ca fait 20 ans que le FC Barcelone joue de la même façon. En 20 ans, les joueurs ont changé, mais l'identité et le modèle sont restés les mêmes.

«Ca facilite l'identification des joueurs à recruter quand il y a un modèle en place.»

Selon Dos Santos, ce n'est pas parce que la qualité du recrutement avait besoin d'être améliorée qu'il faut nécessairement blâmer De Santis pour les carences du passé.

«Ce n'est pas que ç'a été mal fait (dans le passé), c'est juste qu'on veut maintenant faire beaucoup plus attention à ça, a souligné Dos Santos. L'Impact a grandi énormément. Quand Nick était tout seul pour tout faire - coacher, diriger les opérations du club, négocier avec les agents, etc. -, personne n'a souligné à ce moment-là la juste valeur de son travail, l'immensité de la tâche qu'il avait et les succès qu'il a eus à travers ça.»

Dos Santos rappelle aussi à l'ordre ceux qui croient que ses commentaires sur le manque de caractère de certains joueurs, plus tôt cette saison, visaient le travail de De Santis comme recruteur.

«Il faut effectivement faire attention, quand on amène une personne, de bien la connaître, a reconnu Dos Santos. Mais quand j'ai fait ces déclarations, c'était juste pour réveiller certains joueurs qui, je crois, ont du caractère. Ceux-ci se sont peut-être endormis, ces derniers mois, à cause de nos succès en Ligue des champions, parce qu'il y a eu un changement d'entraîneur... Je trouvais important de provoquer quelque chose pour que ces joueurs reviennent à leurs bonnes habitudes.»

Vue d'ensemble

En dressant le bilan de la mi-saison, celui qui a remplacé John Limniatis le 14 mai dernier a demandé qu'on ne juge pas l'équipe sur les deux derniers mois, mais sur l'ensemble de la dernière année.

Evidemment, le dossier devient alors plus reluisant étant donné les succès du club en Ligue des champions. Le parcours jusqu'en quarts de finale de cette compétition internationale fait mieux avaler la piètre position de l'Impact au classement de la USL à mi-parcours en 2009 - huitième avec un dossier de 5-7-2 avant le match de mercredi à Rochester.

Si l'Impact peine autant en USL après avoir connu du succès en Ligue des champions, c'est dû à une question de styles de jeu, selon Dos Santos.

«Les équipes (en Ligue des champions) avaient un style qui s'adaptait mieux au nôtre», a fait remarquer Dos Santos qui, à titre d'adjoint à Limniatis, a joué un rôle important dans la préparation de ces matchs internationaux. «Elles préconisaient davantage un style de possession et l'aspect physique était moins présent. Tandis que dans la USL, c'est souvent du jeu très physique.

«On a des joueurs adaptés à la USL, c'est juste que nos joueurs avaient peut-être plus de facilité à faire leur match contre des équipes qui ont un style semblable au nôtre, plutôt que celui de bien des équipes de la USL.»

Malgré les difficultés actuelles, Dos Santos ne lance pas la serviette en ce qui concerne le reste de la campagne 2009. L'équipe continuera de viser le championnat.

«Va-t-on réussir? Ca reste à voir, a reconnu l'entraîneur. Va-t-on y travailler? Ca, oui. Il faut que l'Impact continue de viser (le titre), même dans les temps difficiles.»

Reste que le club continuera de construire un vue d'un avenir à long terme stable - travail qui ne se fera pas au détriment du court terme.

«On a besoin de quelques joueurs pour se renforcer à quelques positions (pour exceller dans les séries), mais on ne va pas aller chercher n'importe quoi, des joueurs qu'on devra ensuite libérer en 2010», a prévenu Dos Santos.