L'entraîneur d'Arsenal, Arsène Wenger, n'est plus «le Professeur» de la Premier League: son refus d'accepter la défaite de bonne grâce, comme contre Chelsea dimanche, est en passe d'en faire aux yeux des Anglais un entraîneur «arrogant» qui «mène son équipe à la médiocrité».

En août, après une défaite, il a accusé Manchester United de pratiquer de l'«anti-football», puis fin janvier, à la suite d'un nul (0-0), il a décrit Aston Villa comme une équipe juste capable d'envoyer de «longs ballons», un commentaire qualifié de «ridicule» par son homologue, Martin O'Neill.

Mais la goutte d'eau de trop est venue après la défaite contre un Chelsea solide et tactiquement supérieur (0-2), quand il est venu expliquer que «la meilleure équipe» avait perdu et que ses hommes avaient eu la possession du ballon pendant 70% du match (ndlr: en fait 58%).

Et d'ajouter que son adversaire londonien n'était tout au mieux qu'une formation «efficace», «bonne en défense», qui «fait des fautes au milieu du terrain sur les contre-attaques» et qui n'avait pas «offert une démonstration de football».

«Quand il perd, il cherche toujours des excuses», s'agace l'Allemand de Chelsea Michael Ballack. «Mais le football, ce n'est pas de la possession de balle et des jolies passes. Le bon football, c'est de gagner, et c'est ce que nous faisons quand nous jouons contre eux».

«Un seul style de jeu»

Selon le milieu, Arsenal ne peut rien gagner car, sous Wenger, les Gunners «n'ont qu'un style de jeu»: «On savait exactement comment ils allaient jouer. Comme à l'aller, comme contre Manchester United, comme toujours. Avec une bonne tactique, on peut les battre. C'est ce qu'on fait à chaque fois.»

Autrefois laudatrice, la presse britannique se montre féroce: «Dans sa quête du football parfait, Wenger l'arrogant a perdu pied», tranche l'Independent, un journal autrefois soutien solide du Français, qui n'a rien arrangé en accusant les médias de déformer ses propos.

«Il parle comme s'il n'y avait qu'une façon de jouer au football, celle d'Arsenal», regrette le Times selon qui «les leçons de morale de Wenger sont difficilement défendables» et risquent d'en faire «une parodie impopulaire de lui-même».

«Wenger a toujours suivi son propre chemin, mais il mène Arsenal à la médiocrité», renchérit le Guardian selon qui 2000 abonnés aux places de luxe envisagent de résilier leur souscription. Sans doute lassés de voir leur équipe ne rien gagner depuis 2005, d'enchaîner les défaites contre Chelsea et Manchester United (4 sur 4 cette saison), de prendre plus de buts que jamais.

Le Guardian annonce «un retour de bâton des supporteurs» contre le Français, à qui ils reprochent de s'obstiner à ne pas acheter un véritable attaquant malgré les 41 millions de livres récoltés des ventes à Manchester City, d'Emmanuel Adebayor et Kolo Touré.

Les Anglais s'amusaient jusqu'à présent de la réputation de «mauvais perdant» de Wenger. Pour la première fois depuis son arrivée en 1996, ils sont exaspérés.