Les Canadiennes sont arrivées à la Coupe du monde à titre de championnes olympiques et septièmes têtes de série. Leur objectif était très clair : tenter d’obtenir un premier podium de l’histoire du pays au Mondial. C’est toutefois lundi, après un cinglant revers contre les Australiennes, que leur parcours a pris fin en phase de groupe.

Une offensive à parfaire

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L’attaquante canadienne Adriana Leon célèbre le second but de son équipe contre l’Irlande, mercredi.

Maintenant que le Canada entame un nouveau cycle pour la Coupe du monde, l’identité de son chantier le plus important ne fait aucun doute. Pour se remettre en marche, les femmes de Bev Priestman devront trouver une façon de relancer le secteur offensif, à plat depuis la phase éliminatoire des Jeux olympiques. Lors de ce Mondial, le Canada n’a marqué que deux fois, et l’une des deux occasions était un but contre son camp de la part d’une Irlandaise. En phase éliminatoire du tournoi olympique, le Canada n’avait marqué que des penaltys. Le temps où Stephanie Labbé camouflait les lacunes offensives de son équipe en permettant des victoires de 1-0 est révolu et on en voit les retombées aujourd’hui.

La fin pour Sinclair ?

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Christine Sinclair s’apprête à tirer un penalty contre le Nigeria, le 21 juillet dernier.

Christine Sinclair. Peu de noms évoquent un caractère aussi légendaire que celui de la meilleure buteuse internationale, hommes et femmes confondus. À 40 ans, elle prenait part à une sixième Coupe du monde et pouvait s’inscrire de nouveau dans le livre des records en marquant dans six éditions du Mondial. Elle a toutefois raté un penalty qui fut décisif contre le Nigeria. La suite pour la Britanno-Colombienne ? « Je ne le sais pas », a-t-elle laissé tomber après l’élimination. Une autre Coupe du monde semble être de la fantaisie, mais elle pourrait bien faire ses adieux à Paris en 2024.

Priestman n’a pas été de calibre

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Bev Priestman

Après le tournoi, l’entraîneuse du Canada, Bev Priestman, a elle-même admis que son groupe « a plus de profondeur et est sans doute plus talentueux à certains égards » que celui qui a remporté l’or à Tokyo. Et malgré cette profondeur et cette polyvalence, l’Anglaise a presque refusé de changer son onze de départ. Le concept de la méritocratie a semblé bien loin. Même constat sur le plan tactique, où l’unifolié a été prévisible et facilement domptable.

Le soccer international s’améliore

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Des joueuses de l’équipe colombienne célèbrent leur deuxième but contre la formation allemande pendant leur affrontement de dimanche.

C’est la conclusion de Sinclair que la déception ressentie est « un avertissement pour notre fédération ». Toujours selon la capitaine, « si rien ne change », nous verrons de plus en plus d’équipes « rattraper et surpasser » la qualité du soccer canadien. L’une des solutions pourrait être de créer un circuit professionnel au pays, et seuls le Canada et Haïti ont pris part à ce Mondial sans ligue professionnelle. Un circuit devrait voir le jour en avril 2025, mais il faudra du temps avant d’en voir les répercussions. Or, quelques nations négligées qui jouissent d’un circuit comme la Colombie et le Nigeria ont réussi à tirer leur épingle du jeu.

Les Jeux olympiques ne sont pas dans la poche

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Les Jamaïcaines Allyson Swaby (à droite) et Tiernny Wiltshire célèbrent leur victoire contre le Panama.

Alors que beaucoup se disent « mettons le cap sur Paris 2024 », il est intéressant de se rappeler que le Canada n’est toujours pas qualifié pour le tournoi. En septembre, l’unifolié disputera une série aller-retour contre la Jamaïque et le vainqueur au total de ces duels obtiendra son laissez-passer pour les Jeux olympiques. La mauvaise nouvelle, c’est que la Jamaïque joue du bon soccer à cette Coupe du monde, elle a notamment fait match nul contre la France et défait le Panama. La bonne nouvelle, c’est que 12 pays se classent pour cette compétition qui est jouée à un rythme bien plus condensé. C’est un format qui favoriserait davantage les Canadiennes si elles y participaient.