L’année 2023 de Jonathan Sirois aura été celle de la confirmation. Le gardien de 22 ans a prouvé que les espoirs mis en lui par le CF Montréal étaient justifiés quand il s’est établi comme titulaire du club. Maintenant, l’Impact le met sous contrat à long terme et vient reconnaître son travail.

Sirois et le Bleu-blanc-noir se sont entendus sur les modalités d’un contrat de trois saisons. Le pacte est également assorti d’une année d’option en 2027. Le club montréalais en a fait l’annonce mardi matin.

Après deux saisons ponctuées de succès en Première Ligue canadienne, où il était prêté pour faire ses premières armes, le Québécois a entamé la saison avec un seul objectif : celui de se « prouver comme second ». Il s’est finalement prouvé comme partant et cœur de la défense montréalaise.

La blessure de James Pantemis lors du premier match de la campagne a parachuté Sirois dans le onze partant. Ses performances lui ont ensuite permis d’y demeurer même après le retour de son compatriote. Il a entamé tous les matchs qui ont suivi, à l’exception de deux matchs où le club a souhaité le laisser se reposer.

Gagnant-gagnant

« Jonathan est le joueur prototype reflétant ce que le club souhaite former dans notre Académie », a déclaré le vice-président et chef de la direction sportive du CFM, Olivier Renard, au sujet du gardien qui est avec l’équipe depuis 2015.

Il a suivi le cheminement planifié en faisant preuve de patience et de travail avec la mentalité recherchée par le club. C’est une prolongation de contrat bien méritée et c’est maintenant à lui de continuer son développement.

Olivier Renard, vice-président et chef de la direction sportive du CF Montréal

C’est une transaction où tout le monde y gagne. Le CFM pouvait activer une année d’option au terme de cette saison et donc avoir Sirois à bas prix pour une autre année – le geôlier touche 89 780 $ cette saison, seuls quatre joueurs de l’équipe font moins.

Même si la somme n’a pas été dévoilée, on peut deviner qu’il s’agit d’une hausse de salaire considérable pour celui qui a grandi à Saint-Hubert. Du même coup, cela lui offre une sécurité d’emploi pour la première fois dans sa carrière.

En contrepartie, Montréal s’assure des services du gardien pour quelques années, et ce, avant qu’il rejoigne peut-être l’équipe nationale et qu’il prenne davantage de prestige. Accessoirement, le club s’évite une situation où Sirois pourrait quitter Montréal à titre de joueur autonome ou de féroces négociations.

« Continuer son développement »

Ainsi Olivier Renard a-t-il conclu sa déclaration dans le communiqué. Cette saison, on a vu plusieurs forces dans le jeu de Sirois, notamment sa ténacité et sa bravoure.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Jonathan Sirois, le 22 avril dernier, lors d’un match opposant le CF Montréal aux Red Bulls de New York

Le gardien est parmi les meneurs de la MLS pour le nombre d’actions dans sa surface, ce qui témoigne de sa témérité, et a réalisé plus d’arrêts que les statistiques avancées le prévoyaient. Il a aussi bâti une longue liste de parades qui vont lui permettre de s’offrir une belle vidéo de faits saillants.

Or, il y a toujours matière à amélioration. Les relances de Sirois peuvent prendre du mieux et, surtout, il doit gagner en expérience au fil des matchs.

Sirois lui-même a concédé que le match contre le club mexicain Pumas UNAM, à la fin de juillet au stade Saputo, lui avait été bénéfique. C’était un duel haut en émotions, autant sur le terrain que dans les gradins, alors que les partisans mexicains avaient fait remarquer leur présence.

« Je prends [des matchs comme celui-là] à bras ouverts parce que ce sont des matchs comme ça qui font grandir, tant pour mon contrôle émotionnel que pour la gestion du match. Donc, plus le nombre de matchs de ce genre que je vais pouvoir jouer sera grand, mieux ce sera », avait-il déclaré après la rencontre.

Il y a aussi eu la finale du Championnat canadien, où, malgré une superbe performance, il avait offert aux Whitecaps de Vancouver le premier but de la rencontre en ne lisant pas correctement la situation. Un jeu qui avait illustré à merveille la cruauté du sport.

Somme toute, il y a beaucoup de bien dans le jeu de Sirois. Qui plus est, le gardien vient d’avoir 22 ans. Si son ascension ne fait que commencer, comme le souhaite Renard, ce ne sera pas le seul contrat qui lui sera consenti, que ce soit ici ou ailleurs.