Quand les Canadiennes ont gagné l’or aux Jeux olympiques de Tokyo à l’été 2021, elles l’ont fait dans une bulle sanitaire, loin de leur famille et de leurs amis.

Bien que la Coupe du monde de soccer féminin en Australie et en Nouvelle-Zélande se déroulera dans des conditions plus normales et que certains proches seront en mesure d’effectuer le déplacement, des semaines passées loin de la maison peuvent avoir un prix.

La sélectionneuse, Bev Priestman, a planifié en ce sens.

« C’est un de mes apprentissages acquis en Angleterre, avec les Lionnes, a-t-elle déclaré. Je trouve que nous avions fait du bon travail avec notre approche. »

Priestman et ses adjoints ont divisé le temps de l’équipe canadienne en Australie en trois blocs de travail.

« Sachant que nous pouvons être parties pour 52 jours et que le 52e jour (la finale) sera le plus important, comment pouvons-nous nous assurer que les joueuses seront reposées mentalement et physiquement ? […] On s’est assurés qu’elles se sentent à la maison, tout en étant loin de celle-ci. »

Le Canada, qui pointe au septième rang mondial, est arrivé en Australie à la fin de juin pour un tournoi préparatoire à Gold Coast, au sud-est de Brisbane. Cette arrivée hâtive a permis de maximiser la préparation sur le terrain, de créer une chimie d’équipe et de contrer les effets du décalage horaire.

Les Canadiennes lanceront leur tournoi le 20 juillet, contre le Nigeria (no 40 au monde) à Melbourne, avant de prendre la route de Perth, où elles affronteront les Irlandaises (22es au monde), le 26 juillet. Elles seront de retour à Melbourne pour leur dernier match du groupe B, le 31 juillet, contre l’Australie (no 10).

Le tournoi sera disputé jusqu’au 20 août dans neuf villes d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Le tirage au sort a fait en sorte que le Canada demeurera toutefois en Australie.

« Bev fait de l’excellent travail pour créer un environnement au sein duquel nous avons du temps pour sortir du cadre de l’équipe […] et créer des liens à l’extérieur du terrain, a noté la gardienne canadienne Kailen Sheridan. Je crois que c’est important de développer cette amitié à l’extérieur ou d’avoir la possibilité d’avoir du temps pour soi. J’ai parfois besoin de temps pour moi seule, afin de me ressourcer et de revenir au meilleur de mes capacités. »

Les tournois comme la Coupe du monde viennent avec une dose considérable de stress. Christine Sinclair, à son sixième Mondial, en sait quelque chose.

« Présentement, je ne veux que l’apprécier, a-t-elle assuré. Je suis une perfectionniste et je me mets tellement de pression sur les épaules que mon objectif est d’apprécier cette Coupe du monde. Ma famille y sera. Ils ont déjà une idée de ce que sera l’expérience après le Mondial de 2015 (au Canada), mais c’est la première fois qu’ils voyagent pour me voir jouer. Je veux simplement me créer d’inoubliables souvenirs. »

La famille Priestman sera aussi sur place.

« Ce sera merveilleux de les avoir tout près, a dit Priestman. Évidemment, elle ne pouvait être à Tokyo. Ce sera bien de compter sur elle après une année très difficile. »

Le Canada a battu deux fois les Australiennes en septembre dernier, à Brisbane et Sydney, mais la sélection nationale a connu une année difficile dans l’ensemble. Sinclair voit ce Mondial comme un nouveau départ pour l’équipe.

« Ç’a été difficile avec les négociations (pour une nouvelle convention collective) et la Coupe SheBelieves », a-t-elle dit en référence au tournoi américain de février dernier, où les Canadiennes ont menacé de ne pas jouer en raison du conflit avec la fédération nationale.

« Nous avons utilisé ces premières semaines en Australie pour une remise à zéro. Nous commençons un nouveau chapitre et ç’a été intéressant de voir l’équipe se reconstruire, sur le terrain comme à l’extérieur […] de rebâtir cette sensation de famille pour laquelle nous sommes reconnues. »