(Buenos Aires) La Confédération sud-américaine de football (Conmebol) a ouvert mercredi une enquête après les dénonciations d’un joueur colombien qui s’est plaint d’avoir été traité de « singe » par des supporters du club argentin de Gimnasia, mardi soir lors d’un match de Copa Sudamericana.

« Il y a une enquête en cours », ouverte dès mercredi par les responsables du comité de discipline de la confédération, a indiqué une source à la Conmebol.

Mardi soir, à l’issue d’un match de l’équivalent sud-américain de la Ligue Europa entre Gimnasia y Esgrima de La Plata (ARG) et Independiente de Santa Fe (COL), l’attaquant international colombien de Santa Fe Hugo Rodallega, interviewé sur le terrain, s’est plaint d’avoir été victime de cris racistes.

« Qu’ils te traitent de singe, de noir… c’est un manque de respect, ça rend vraiment triste de venir ici en Argentine et qu’il se passe ça », a déclaré le joueur de 37 ans, visiblement ému. « Je ne dis pas qu’on a perdu à cause de ça, mais vraiment ce sujet du racisme, ça saoule ».

Les insultes, qui selon lui ont visé d’autres coéquipiers, seraient survenues en fin de première mi-temps, après un accrochage entre joueurs qui a donné lieu à quatre expulsions, un joueur de chaque camp et les deux entraîneurs. Gimnasia l’a emporté 1-0 avec un but dans le temps additionnel.

Les accrochages « sont des choses qui se passent sur un terrain. On peut se disputer, on peut même se battre, il peut y avoir des expulsés, c’est normal. Mais que les gens commencent à partir sur la race, moi ça me rend triste, plus triste qu’en colère », a ajouté Rodallega, international colombien à 44 reprises.

« On ne s’améliore vraiment pas en tant qu’humanité. C’est un désastre ce qui se passe dans le monde entier », a conclu le joueur qui a notamment évolué en Angleterre (Wigan, Fulham) et en Turquie (Trabzonspor, Denizlispor).

Le club de Gimnasia a réagi mercredi en disant « condamner tout acte ponctuel ou individuel [de racisme] qui ait pu viser » Rodallega. Le club a entrepris d’« identifier les personnes qui [l’]ont agressé, nous verrons si ce sont des abonnés ou pas, et en fonction nous appliquerons » le protocole de sanctions, a indiqué le vice-président Juan Pablo Arrien.

La Conmebol a pour sa part rappelé sa fermeté contre « tout type de discrimination » dans le football, et qu’en parallèle à sa campagne « Basta de racismo » en 2022, elle a renforcé les sanctions contre le racisme, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 100 000 dollars pour le club, et une suspension minimum de cinq matchs pour un joueur.