L'hospitalité n'est pas la plus grande qualité des équipes de la MLS. À un point tel qu'une victoire de l'Impact de Montréal samedi à Houston, face au Dynamo, relèverait presque de l'exploit.

Alors qu'elle entame sa huitième campagne dans le plus grand circuit de soccer d'Amérique du Nord, la formation montréalaise tentera de gagner un deuxième match consécutif sur la route lors d'une même saison régulière pour la troisième fois, seulement, de toute son histoire en MLS.

L'Impact a réalisé pareil tour de force en 2013, lors de ses deux premières parties du calendrier, et de nouveau en octobre 2015. Le onze montréalais a terminé chacune de ces saisons avec quatre victoires à l'étranger, un plateau qu'il a atteint trois fois en tout, sans jamais le surpasser, depuis son entrée dans la ligue en 2012.

«C'est comme ça pour la majorité des équipes. La MLS est reconnue comme une ligue de "homers"», affirme Patrice Bernier, l'ancienne vedette de l'Impact, en parlant des difficultés des diverses formations à signer des victoires loin de leurs partisans.

«En moyenne, les équipes vont gagner quatre matchs à l'étranger pendant une saison. Les bonnes équipes vont en gagner six ou sept, les moins bonnes, un ou deux», ajoute-t-il.

Les estimations de Bernier sont assez proches de la réalité. Depuis l'arrivée de l'Impact en MLS, seulement deux équipes - les Earthquakes de San Jose (9) en 2012, et l'Atlanta United FC (10) en 2018 - ont récolté au moins neuf gains sur la route au cours d'une saison, sur un total possible de 17. Sept autres depuis 2012 ont inscrit huit victoires en territoire ennemi.

En contrepartie, quatre formations - dont l'édition de l'Impact de 2014 - ont été incapables de remporter un seul match à l'extérieur de leur domicile au cours d'une saison, et 11 autres ont été limitées à un seul gain.

En incluant le triomphe de 2-1 samedi dernier à San Jose, l'Impact présente une fiche de 21 victoires, 69 défaites et 30 verdicts nuls en 120 parties sur la route.

«J'ai souvent comparé la MLS à l'Europe, et non pas à la France, ou à l'Italie ou à l'Allemagne», a noté l'entraîneur-chef de l'Impact, Rémi Garde jeudi matin.

«Si on le prend au niveau des distances, c'est à peu près pareil. C'est comme si vous alliez jouer le mardi contre une équipe finlandaise puis le samedi, vous alliez à Palerme dans le sud de l'Italie. Vous n'aurez pas le même climat, la même culture tactique, la même histoire footballistique. C'est un petit peu pareil ici. Donc, c'est ce qui rend parfois les choses un peu plus difficiles.»

Dans un tel contexte, il va de soi que les joueurs de l'Impact seraient au comble du bonheur de lancer leur difficile calendrier - qui inclut huit de leurs neuf premières parties à l'extérieur - avec deux victoires en terrain adverse.

«Ce serait gigantesque», a décrit le gardien Evan Bush jeudi.

«Lorsque nous avons vu ces trois premières parties avant la pause internationale - en incluant celle du 16 mars à Orlando - nous les avons encerclées en nous disant qu'il fallait les aborder avec l'idée de les gagner, plutôt que d'aller chercher un point ici et là. C'est important d'essayer de gagner ces matchs, car nous n'avons vraiment rien à perdre, surtout avec les deux premières contre des équipes hors de notre association. Si nous pouvons amasser six points lors des deux premiers matchs, ou même les trois premiers, nous mettrons les bases d'un bon séjour à l'étranger pour amorcer la saison.»