Il y aura des joueurs malheureux sur le terrain du BMO Field de Toronto mercredi soir et des amateurs de soccer tout aussi tristes. Mais les matchs importants à répétition entre l'Impact de Montréal et le Toronto FC auront des conséquences positives sur ce sport au Canada.

C'est un peu ce qu'ont indiqué les entraîneurs-chef Mauro Biello et Greg Vanney lors de téléconférences tenues lundi après-midi, à quelque 48 heures du deuxième duel de la finale aller-retour de l'Association Est.

Les deux organisations s'affrontent pour une deuxième année consécutive en séries éliminatoires, et l'Impact a jusqu'à maintenant remporté les deux premiers duels.

L'année dernière, la troupe de Mauro Biello avait inscrit un jeu blanc de 3-0 au stade Saputo pour accéder aux demi-finales de l'association Est. Mardi dernier, devant 61 004 spectateurs au Stade olympique, l'Impact a arraché un gain de 3-2 après avoir pris les devants 3-0.

Une autre victoire, un match nul ou une défaite par un but mercredi - à condition que l'Impact marque au moins trois fois - permettra à la formation montréalaise de rejoindre les Sounders de Seattle en grande finale, le 10 décembre.

Le Toronto FC tente aussi d'atteindre la rencontre ultime pour la première fois de son histoire. Pour y parvenir, il devra vaincre l'Impact par au moins deux buts ou par des scores de 1-0 ou 2-1. Un gain torontois de 3-2 forcera une prolongation.

Selon Biello, les duels entre ces deux formations vont dans la foulée de l'émulation qui existe déjà entre les villes de Montréal et de Toronto.

«C'est une grande rivalité entre les deux clubs, mais ça dépasse notre sport et la MLS, a fait remarquer Biello. Il y a deux villes au Canada qui cherchent toujours à démontrer laquelle est la meilleure. C'est sûr que depuis que Toronto est entré dans les séries, et nous aussi, on joue des matchs importants. C'est normal que cette rivalité continue de grandir, et je pense à la fin que c'est quelque chose de bien pour le soccer dans ce pays. C'est quelque chose que nous, tous les jours, sommes contents d'y être associés.»

Vanney voit les choses du même oeil.

«Je crois sincèrement qu'il s'agit d'une rivalité grandissante. Et plus nous disputerons de matchs importants l'un contre l'autre, plus elle va croître. L'an dernier, lors des séries, ce fut l'une des premières rencontres significatives. La dernière a représenté une autre étape et la prochaine nous permettra de faire un pas plus grand encore. Cette rivalité ne fait que commencer, mais elle continuera de grandir parce que ce sont deux franchises entièrement capables de batailler lors de grands matchs. C'est excitant», a déclaré Vanney, selon qui la rivalité entre les deux organisations est encore basée sur le respect, et non sur toute forme d'animosité.

«Les deux clans font tout en leur pouvoir pour gagner et se donner un avantage. Je ne crois pas qu'il y ait encore eu un seul geste stupide de la part de joueurs de l'une ou l'autre des deux équipes. Nous n'avons rien vu de tel. Ce sont deux advesaires qui se respectent grandement.»

L'Impact se présentera à Toronto après avoir signé une première victoire à vie au domicile de ses rivaux canadiens, au mois d'août. Une victoire acquise, de plus, alors que l'Impact avait dû se débrouiller à court d'un homme.

«Ce fut un moment positif pour l'équipe. De sortir de ce match avec une victoire, surtout avec seulement dix joueurs, en dit beaucoup sur la force de caractère de nos joueurs, a affirmé Biello.

«Nous nous attendons à défi très difficile, a-t-il enchaîné. Mais lorsque vous pouvez vivre de telles expériences et en grandir, ces expériences deviennent importantes lorsque ces moments se présentent de nouveau. Nous souhaitons que nous pourrons avoir soutiré le côté positif d'un tel match, dans un environnement hostile, pour connaître du succès.»

Du côté de Toronto, les deux buts marqués tard en deuxième demie mardi dernier ont laissé un bon goût dans la bouche des joueurs.

«Nous jouons toute l'année pour arriver à ce point, et nous sommes heureux de la façon dont nous nous sommes sortis d'une très difficile première manche, a déclaré Michael Bradley, qui prenait part à la téléconférence, tout comme Ignacio Piatti du côté de l'Impact.

«Nos fans sont prêts à créer un environnement très spécial qui va nous pousser dès la première minute. Nous sommes très, très excités», a conclu Bradley.