Avec un doublé virtuose de Luis Suarez, le FC Barcelone a livré un véritable récital (4-0) face à un Real Madrid muet samedi dans le clasico, humiliant son rival au stade Santiago-Bernabeu et frappant un coup retentissant en tête du Championnat d'Espagne.

Quelle bronca à Madrid! Avant même l'entrée en jeu du maestro Lionel Messi, en début de seconde période, Suarez (11, 74), Neymar (39) et Andres Iniesta (53) ont réduit au silence le public madrilène puis provoqué un immense concert de sifflets à l'encontre de l'entraîneur Rafael Benitez. Isco a même été exclu pour un vilain coup de pied sur Neymar (84).

Il faut dire que la gifle était digne de la victoire 6-2 dans ce même stade en 2009 ou de la «manita» (5-0) réussie au Camp Nou en 2010.

Au classement, voilà le Barça (1er, 30 points) nanti de six longueurs d'avance sur le Real (2e, 24 pts), un avantage très précoce dans la saison qui risque de faire vaciller le fauteuil de Benitez, rapidement pris pour cible par le stade Bernabeu.

Ce même stade, placé samedi sous haute surveillance, avait pourtant été très respectueux quelques minutes plus tôt en observant une émouvante minute de recueillement après les attentats du 13 novembre à Paris, pendant qu'était jouée la Marseillaise au piano.

Mais une fois ce moment de silence passé, seul le Barça a joué sa partition. Et dire que la vedette barcelonaise, Messi, de retour de blessure, n'a fait son entrée qu'en seconde période (57) quand le score était déjà acquis! L'Argentin n'a pas eu à forcer son talent tant le Real Madrid a été médiocre et son grand rival Cristiano Ronaldo éteint.

Défensivement, Madrid a été catastrophique: but de Suarez d'un joli extérieur du pied (11), frappe en force de Neymar (39), meilleur buteur du championnat avec 12 buts, talonnade du Brésilien pour la frappe en lucarne d'Iniesta (53) et doublé de Suarez sur un petit ballon piqué (74).

Bref, le Real est passé à côté de ce choc planétaire, regardé par plus de 500 millions de téléspectateurs à travers le monde.

Et les 81 000 spectateurs du stade Bernabeu, qui avaient commencé par siffler copieusement l'entraîneur Luis Enrique et le défenseur Gerard Piqué, se sont bientôt retournés contre leur propre équipe, qui n'a pas été à la hauteur de l'enjeu de ce 231e clasico.