Il y a quatre ans, John Herdman a mené la Nouvelle-Zélande à son premier point à la Coupe du monde de football féminin. Et ses protégées l'ont fait de belle façon, marquant à la 90e et 94e minutes pour soutirer un match nul de 2-2 au Mexique.

«De gagner notre premier point de cette façon, c'est comme de gagner la Coupe du monde, avait dit Herdman à l'époque. Si nous avions eu trois minutes de plus, je crois bien que nous aurions gagné.»

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Ce nul mettait fin à une série de huit défaites dans le tournoi pour la Nouvelle-Zélande. Et après avoir joué deux matchs impressionnants dans des défaites contre l'Angleterre et l'Allemagne, ce nul a permis à Herdman de se faire un nom sur la scène internationale.

«Ce résultat contre le Mexique a attiré l'attention de certaines personnes. (...) C'est ce résultat qui m'a permis d'avoir le poste au Canada», a admis Herdman.

La Nouvelle-Zélande a terminé devant le Canada dans ce tournoi, 12e contre 16e, un exploit accompli, note Herdman, «avec le 30e de son budget et le 10e de sa population».

Moins de deux mois plus tard, Herdman devenait le sélectionneur canadien.

Jeudi, l'entraîneur de 39 ans renouera avec la Nouvelle-Zélande et son ex-adjoint Tony Readings.

Readings, un Anglais - comme Herdman - a connu du succès à la barre des Fougères. Aux Jeux de Londres, en 2012, il a mené l'équipe aux matchs éliminatoires pour la première fois dans un tournoi majeur.

La Nouvelle-Zélande s'était inclinée 2-0 devant les Américains en quarts de finale. Le Canada, sous Herdman, a remporté le bronze après avoir perdu contre les Américaines, les éventuelles championnes, en demi-finales.

Classée 17e au monde, la Nouvelle-Zélande a subi un revers de 1-0 contre les Pays-Bas, 12es, à leur premier match du Mondial. Le Canada, qui pointe au huitième rang, a défait la Chine (16e) 1-0.

Une victoire permettrait à la troupe de Herdman de prendre le chemin de Montréal, où elle disputera son dernier match du tournoi à la ronde, en sachant que sa place en phase éliminatoire est assurée. Le but est de terminer en tête du groupe A, ce qui signifierait moins de voyagement et, possiblement, un adversaire de moins haut calibre.

La Nouvelle-Zélande sera toujours spéciale aux yeux de Herdman. Elle lui aura permis de se développer comme entraîneur. Elle l'aura aussi formé en tant qu'homme. Il attribue à la gardienne maori Kristy Hill sa compréhension de l'importance de l'aspect spirituel au sein de l'esprit d'équipe.

«Grâce à son influence, j'ai réalisé qu'avant de mener quelqu'un, on doit toucher son coeur. J'ai conservé cette philosophie au cours des six ou sept dernières années.»

S'il a amené quelques-uns de ses plus proches conseillers quand il a quitté pour le Canada - l'entraîneur des gardiens Simon Eaddy et Cesar Meylan sont avec lui -, il n'a pas pu convaincre Readings de le suivre.

«Je crois qu'il était prêt à voler de ses propres ailes et à mener cette équipe à un autre niveau, ce qu'il a réussi.»