Les propos de Joey Saputo sur l'intérêt décroissant suscité par l'Impact ont retenti et été débattus jusque dans le vestiaire de l'équipe, hier. Et si les joueurs partagent le constat actuel de leur président, ils estiment avoir toutes les armes pour inverser la tendance et reconquérir certains coeurs brisés.

«Je le comprends dans la mesure où, avec tous les changements, il s'attendait à une autre réception. Mais je sais aussi que notre président est émotif et qu'il adore le club qui est comme son bébé, a résumé Wandrille Lefèvre. C'est normal d'être exigeant et cela nous motive. Je l'ai pris comme un cri du coeur de quelqu'un de passionné qui en veut toujours plus.»

Plus qu'une désaffection permanente, il y a le sentiment qu'une grande partie des partisans attend de connaître la tangente de la saison 2015 avant de se réengager. Qu'après une année pénible et malgré les promesses intéressantes du recrutement, ils retardent leur retour jusqu'à une série durable de bons résultats. Devant un début de saison capital à ce niveau, les joueurs refusent de se mettre une pression additionnelle en championnat ou en Ligue des champions, a assuré Evan Bush. «Ce n'est pas nécessairement aux joueurs de vendre des billets même si de bons résultats permettent d'en écouler plus. En ce sens, cela dépend de nous, mais ce n'est pas quelque chose à laquelle on pense. On se concentre sur la façon de gagner le prochain match. Et si on fait bien match après match, les choses vont se régler d'elles-mêmes.»

Pour l'instant, le chiffre des 15 000 billets vendus pour le quart de finale retour, contre Pachuca, déçoit quand même le vestiaire de l'Impact. Certains joueurs locaux, comme Patrice Bernier, ont rappelé la spécificité locale («Venant de Montréal, je réalise que l'on fait tout à la dernière minute»), mais la tendance n'est que le prolongement de la saison dernière. Entre 2013 et 2014, le public montréalais a fondu de 15%. Déjà, le sujet avait été abordé parmi les joueurs. «Ceux qui étaient au club depuis deux ou trois ans ont remarqué qu'on était passé de 19 000-20 000 à 15 000 ou 16 000 spectateurs. Et, des fois, les gens qui avaient acheté les billets ne s'étaient pas déplacés, a précisé le capitaine. Certains se sont demandé si cela allait continuer à descendre, mais je leur ai dit qu'en gagnant, les chiffres allaient revenir à ceux de 2012 ou de 2013.»

Pour Saputo, ces gradins vides constituent aussi un élément potentiellement dissuasif au moment de mettre certains joueurs sous contrat. Les acteurs montréalais ont de nouveau acquiescé. «Je partage ce point de vue. Quand vous êtes un joueur étranger et que vous voyez un stade plein, vous comprenez que vous allez vibrer et non pas vous ennuyer, a souligné Hassoun Camara. Cela joue et quand on va dans des stades comme Seattle ou Kansas City qui sont archipleins, on se régale.»

Plus présent

En attendant les premiers résultats sur le terrain, l'Impact a promis de passer la vitesse supérieure au niveau marketing. À 25 jours de la venue de Pachuca, la stratégie ciblera davantage le grand public. «On a déjà mis l'accent sur les réseaux sociaux et notre microsite «Marquons l'histoire» qui a enregistré plus de 30 000 vues. Au cours des prochaines semaines, on va entrer dans les médias plus traditionnels comme les panneaux publicitaires, la télévision ou la radio», a dévoilé le vice-président marketing, Hughes Léger.

La sortie du président de l'Impact, qui a polarisé l'opinion sur les réseaux sociaux, s'est traduite par une légère augmentation des appels à la billetterie, hier, selon le club.