Le duel aller-retour contre le FC Edmonton aura été synonyme de grosse frayeur pour l'Impact, en championnat canadien.

Battu sans panache à l'aller, le onze montréalais a validé son billet pour la finale grâce à un penalty de Patrice Bernier dans le temps additionnel, hier soir au stade Saputo. Cette victoire de 4-2 - 5-4 sur l'ensemble des deux matchs -, permettra tout de même à l'Impact de défendre son titre acquis à Vancouver, l'an dernier. Quant à savoir si la performance servira de tremplin pour la suite du championnat, cela reste à voir en raison de la physionomie de la rencontre.

Car devant une foule estimée à 7000 personnes environ, les Montréalais ont joué à se faire peur. En parfait contrôle, avec une avance de trois buts jusqu'à la 67e minute, ils ont cédé à deux reprises en l'espace de trois minutes. Pendant plus d'une vingtaine de minutes, l'Impact a ainsi été virtuellement éliminé de l'épreuve contre son petit frère de la NASL. «On est content de passer à la prochaine ronde et on a démontré de bonnes choses, mais on a encore lâché au niveau de la concentration, a regretté Bernier. C'est inacceptable d'être comme ça au niveau de la concentration.»

«Le match aurait dû se terminer 5 ou 6-0, a ajouté Frank Klopas. Cela aurait dû être terminé plus tôt, mais on s'est ensuite placé dans des moments difficiles. C'est un problème de concentration de voir que le match change en cinq minutes.»

Dans cette folle soirée, le scénario avait pourtant démarré comme l'Impact l'avait espéré. Il ne lui a fallu que 10 minutes pour se retrouver dans la peau du qualifié et sept minutes supplémentaires pour s'offrir un petit coussin. Avec un onze partant assez près de ce que l'on pourrait voir dans la MLS, les Montréalais ont pris le contrôle des opérations dès le coup d'envoi.

Par rapport au match aller, il a surtout été plus tranchant en possession en sachant accélérer au bon moment. Unique buteur à l'aller, McInerney a de nouveau propulsé l'Impact sur les bons rails. C'est cependant Justin Mapp qui a fait réagir la foule à chacun de ses dribbles et de ses raids sur le côté droit. Sur le centre menant au premier but, il a facilement débordé Lance Laing alors que sa talonnade a parfaitement décalé McInerney sur le deuxième. «Justin est un joueur qui peut faire la différence, a indiqué Klopas. Selon moi, il est l'un des meilleurs ailiers dans cette ligue. Il est dynamique et il sait être décisif, ce que l'on ne trouve pas beaucoup en soccer.»

«Nous avons levé le pied»

Jeb Brovsky a inscrit le troisième but, dès le retour des vestiaires, sur un corner de Hernando Bernardello. Mais alors que la victoire s'annonçait nette et sans bavure, l'Impact a commis l'erreur de laisser l'initiative du jeu à son adversaire. Frank Jonke, sur une belle ouverture de Hanson Boakai, puis sur un penalty discutable ont alors puni l'Impact. «Nous avons levé le pied et nous les avons laissés revenir dans le match, a résumé McInerney. Nous avons été chanceux de marquer en fin de match. C'était le temps que les choses tournent en notre faveur, cette saison.»

Après un coup-franc claqué, en corner, par John Smits, Bernier a trouvé la faille sur un penalty transformé avec sang-froid. Un penalty discutable, selon l'entraîneur albertain, Colin Miller. «Deux de nos joueurs ont vu, à la télévision, que le ballon a frappé l'épaule plutôt que les mains qui étaient derrière le dos. J'ai aussi entendu trois joueurs montréalais dire que ce n'était pas un penalty. Je souhaite cependant bonne chance à l'Impact pour la suite.»