La journée d'hier s'annonçait sans histoire pour Jack McInerney et la MLS. Puis, en arrivant à l'entraînement de l'Union de Philadelphie, le jeune attaquant a appris la nouvelle de son départ vers Montréal en échange d'Andrew Wenger. «Je ne m'attendais pas à ça. Je suis arrivé comme d'habitude, et [l'entraîneur] John Hackworth m'a pris à part pour me dire qu'il y avait eu un échange. Au début, cela m'a un peu surpris, mais, maintenant, je suis excité», a expliqué le principal intéressé en conférence téléphonique.

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En une seule transaction, l'Impact a secoué l'Association de l'Est, en plus d'avoir pris tous les moyens pour régler certains problèmes. Avec un joueur qui a marqué 20 buts lors des deux dernières saisons, le Bleu-blanc-noir ne devrait plus autant dépendre de Marco Di Vaio. Et si l'Impact parvient à retenir l'attaquant de 21 ans pour quelques années - le club exercera l'année d'option pour 2015 -, il aura assez bien géré l'après-Di Vaio.

Les deux camps discutaient depuis quelque temps, mais l'Union avait l'espoir de récolter une somme d'allocation en cas de départ de son meilleur buteur vers l'étranger. L'Impact, de son côté, recevait énormément d'appels à propos de Wenger, mais Nick De Santis attendait la bonne offre. «Philadelphie a montré beaucoup d'intérêt pendant les derniers mois et on était arrivés à un point où l'on devait prendre une décision concernant McInerney, a expliqué le directeur sportif montréalais. À la fin, on peut dire que les deux équipes se sentent bien avec la décision qui a été prise.»

La perception populaire favorise cependant l'Impact, le mot «vol» s'étant largement fait entendre à Philadelphie.

Changement tactique?

McInerney a connu une dernière saison en deux temps avec des premiers mois remarquables - 10 buts en 14 matchs -

 avant de disparaître totalement au cours de l'été, puis de l'automne. Selon lui, l'élan a été brisé par sa sélection pour la Gold Cup, en juillet. De là une chute de confiance, puis une portion plus difficile de l'Union dans son ensemble.

Cette saison, McInerney, qui a fait ses débuts dans la MLS en 2010, ne s'inscrivait tout simplement plus dans le 4-3-3 de Hackworth. C'est dans un schéma à deux attaquants que le natif du Tennessee, dévoreur d'espace et excellent finisseur, a connu ses meilleurs moments. Frank Klopas devra-t-il changer de formation tactique pour l'intégrer? «Nous avons de bonnes options, et on verra comment va Jack, une fois arrivé [en début de semaine prochaine], a répondu l'entraîneur. On va commencer à travailler ça à l'entraînement, mais cela nous donne déjà beaucoup de flexibilité.»

«Jack est un buteur naturel. On voit dans son mouvement et dans son langage corporel qu'il essaie toujours d'être dans une bonne position pour marquer», a ajouté De Santis sur son acquisition.

Quoi qu'il en soit, McInerney n'a pas boudé son plaisir de se retrouver et d'apprendre aux côtés de Di Vaio jour après jour. Les deux hommes s'étaient déjà côtoyés lors du Match des étoiles 2013. «Je suis ravi de venir à Montréal et de me retrouver sous son aile. C'est l'un des meilleurs finisseurs dans l'histoire de la MLS et j'ai hâte d'apprendre à ses côtés, a déclaré le nouveau venu. Je sais que nous avons des styles plutôt similaires et il a encore montré sa qualité le week-end dernier contre [Philadelphie]. Que je joue à ses côtés ou non, je sais que je vais acquérir énormément d'expérience.»

Fin de l'expérience Wenger

Comme le veut maintenant la tradition, Wenger a remercié l'Impact et ses partisans par le truchement de son compte Twitter. Le premier choix du repêchage 2012 retourne toutefois chez lui, en Pennsylvanie, sans jamais avoir répondu aux attentes. Deux ans après ses débuts, il subsiste même des doutes sur son positionnement d'attaquant... «On pense tous qu'il a un grand potentiel, mais cela lui pesait beaucoup d'être derrière Di Vaio, a admis De Santis. Cela se voyait. Mais il a montré de belles choses et il ira dans une équipe où il deviendra un joueur très important. Ailleurs, son potentiel aurait peut-être été atteint plus tôt que tard.»

Le temps le dira, à commencer par un match entre l'Impact et l'Union, prévu le 26 avril au stade Saputo.

PHOTO LA PRESSE CANADIENNE

Andrew Wenger (à droite) a été le premier choix de l'histoire de l'Impact en MLS, en 2012.