Patrice Bernier entamera la saison demain avec davantage de responsabilités défensives. S'il ne cache pas sa déception de se retrouver devant la défense, le Québécois estime aussi que l'Impact a toutes les cartes en main pour accrocher les séries. La Presse l'a rencontré, plus tôt cette semaine, au terme d'un entraînement de plus de deux heures.

Q: Imaginons un match entre l'Impact de 2012 et celui de cette saison. Que verrait-on sur le terrain?

R: On verrait une équipe actuelle plus mature que l'an dernier. Cette équipe saurait se montrer constante pendant 90 minutes, contre seulement de 60 à 70 minutes en 2012. Ce serait un peu un match entre le grand frère et le petit frère.

Q: Quelles seront les forces de ce grand frère, cette année?

R: Le mouvement et la mobilité. Selon la philosophie de l'entraîneur, il faut bouger le ballon, jouer à deux touches et être moins prévisibles que l'an dernier. À un moment donné, en 2012, les adversaires ont réalisé qu'il fallait bloquer le milieu pour nous contrer. Cette année, il faut varier les attaques en passant aussi par la droite ou la gauche. De ce que j'ai entendu en présaison, les adversaires ont aussi réalisé, qu'avec notre organisation, nous ne serons pas faciles à casser. Et puis, il y a notre défense comme point fort. Même si nous avons accordé beaucoup de buts l'an dernier, il n'y en a pas eu beaucoup dans le jeu. C'était surtout sur des coups de pied arrêtés.

Q: Justement, la défense avec le duo Alessandro Nesta-Matteo Ferrari a été excellent en Floride. Par contre, cela semble plus difficile dans l'animation offensive. Est-ce normal en début de saison?

R: Normal? Oui parce que nous avons un peu changé notre façon de jouer par rapport à l'an dernier. Du 4-2-3-1, nous sommes passés au 4-1-4-1 (ou 4-3-3). Des rôles changent et tout le monde doit s'ajuster. Par exemple, Felipe était derrière l'attaquant et il savait que son apport défensif était limité afin d'en donner plus offensivement. Cette année, il doit bouger un peu plus et revenir davantage lors des phases défensives. Il faut mieux se trouver parce ce que nous avons tendance à surjouer (sans chercher la profondeur). On ne doit pas compter que sur Marco (Di Vaio) pour faire des appels, il faut qu'il y ait deux ou trois joueurs qui le fassent. Globalement, il suffit de bien faire circuler le ballon, mais nous avons vu que, lors des quatre ou cinq derniers matchs, il n'y avait pas la même aisance qu'en 2012.

Q: Tu évolues désormais à une nouvelle position, devant la défense. L'an dernier, lorsque le club était organisé en 4-4-2, tu expliquais que tu avais déjà joué un rôle plus défensif pour dépanner tes entraîneurs. Comment ressens-tu ce changement?

R: Pour être honnête, ce n'est pas une position que j'aime vraiment. J'aime aussi m'exprimer offensivement et, là, je suis obligé d'être le grand frère qui surveille tous les autres. Cela dépend de la façon dont tu es utilisé. Si le ballon passe tout le temps par toi et que tu le touches 60 ou 70 fois, c'est différent car tu es tout le temps impliqué. Des fois, cette position est un peu ingrate car tu te retrouves à courir, à couvrir les autres et faire le pressing. On verra ce qui se passera, ce n'est pas définitif.

Q: L'an dernier, il a manqué 11 points à l'Impact pour se tailler une place en séries. Où le club peut-il glaner ces points-là?

R: Des victoires à l'extérieur pour commencer. Si on en gagne trois, quatre ou cinq de plus que l'an passé, on peut aller chercher la différence. Il faudra aussi arrêter d'accorder des buts dans les 15 dernières minutes. Nous avons montré que nous étions solides en présaison, mais maintenant, il y aura vraiment la pression de jouer pour les trois points.