Tête de gondole parisienne la saison dernière, le volcanique Nene ne cache pas ses envies de départ faute d'avoir obtenu une prolongation et une revalorisation de son contrat, mais doit faire face à l'intransigeance du Paris SG, soucieux de ne faire aucun cadeau à la diva brésilienne.

Après avoir effectué un recrutement galactique avec notamment les signatures d'Ibrahimovic, Thiago Silva et Lavezzi, les dirigeants parisiens sont en position de force dans le dossier Nene et ne comptent pas accéder aussi facilement aux désirs de leur talentueux gaucher, devenu une vedette parmi d'autres au «Qatari SG».

Dernier développement en date: le refus du PSG de le transférer aux Corinthians de São Paulo, club vainqueur de la Copa Libertadores et qui rêvait secrètement d'enrôler le meilleur buteur parisien en 2011-12 (21 buts en L1) dans l'optique du Mondial des clubs en fin d'année.

«Nene a été informé aujourd'hui par le directeur sportif du PSG, Leonardo, qu'il ne serait pas libéré pour aller aux Corinthians», a indiqué le joueur de 31 ans sur son compte Twitter dans la nuit de jeudi à vendredi.

«Mes enfants, qui vivent à Jundiai (ville proche de São Paulo, ndlr), m'ont même demandé de venir au Parque Sao Jorge (le stade des Corinthians, ndlr). Mais j'ai encore un an de contrat au PSG (jusqu'en juin 2013, ndlr) et cette décision ne dépendait pas que de moi», a ensuite précisé Nene sur son site internet.

D'un point de vue sportif, cette opposition peut se comprendre au moment où le PSG construit une équipe pour jouer sur tous les tableaux et surtout être compétitif en Ligue des champions. Il serait dès lors illogique de se débarrasser d'un joueur aux statistiques affolantes la saison dernière (11 passes décisives en championnat) et véritable chouchou du Parc des Princes.

Concurrence exacerbée

Mais cette position cache sans doute des préoccupations d'ordre plus politique de la part du club parisien, soucieux d'assurer une communication parfaitement maîtrisée. Pas question donc de lui dérouler le tapis rouge et d'accéder spontanément à ses exigences.

Outre son côté individualiste sur le terrain, qui irrite une bonne partie du vestiaire, le milieu offensif gauche s'était distingué il y a quelques mois par une attitude d'enfant gâté, affichant ostensiblement une moue boudeuse après avoir été relégué sur la banc à Nancy, le 31 mars. Un épisode qui a laissé des traces.

Vedette de l'équipe à ses débuts il y a deux ans, l'ancien joueur de Monaco est désormais condamné, au moins dans un premier temps, à un rôle plus anonyme au sein d'un effectif désormais constellé de vedettes.

Principal décisionnaire dans le domaine sportif, son compatriote Leonardo, échaudé par les signes de mauvaise humeur de la saison écoulée, doute sérieusement des capacités de Nene à supporter la concurrence, lui dont la place de titulaire est maintenant sérieusement menacée par l'Argentin Lavezzi.

«Nous sommes très contents de Nene (...) Nous avons envie de le garder. Maintenant, il lui reste une année de contrat et je ne vois pas pourquoi nous devrions prendre une décision tout de suite», s'est ainsi borné à expliquer Leonardo au Parisien fin juin.

La situation de Nene est tellement sensible que le moindre incident provoque moult spéculations. Sa blessure au mollet droit début juillet a ainsi été interprétée comme étant «diplomatique» avant que le club ne confirme la réalité de ses douleurs.

De fait, le joueur a jusqu'ici évité tout bras de fer avec ses dirigeants, s'entraînant normalement et participant comme si de rien n'était à la première période de l'amical contre le CSKA Moscou (2-2), le 14 juillet.

Rien n'est cependant à exclure et le cas Nene pourrait fort bien rebondir d'ici la fin du mercato, le 4 septembre à minuit. Bien que «Leo» ait déclaré mercredi que le marché parisien était terminé, d'autres arrivées sont toujours possibles du côté d'un club nullement rassasié par l'investissement pharaonique effectué pour la superstar Ibrahimovic.

Dans ces conditions, le Brésilien pourrait servir de variable d'ajustement et obtenir un bon de sortie si un nouveau joueur venait le menacer dans le secteur offensif. Le cas Nene n'a pas fini de faire jaser.