Après la défaite de 5 à 2 contre les Red Bulls de New York, le 31 mars dernier, Jesse Marsch aurait pu allumer un brasier uniquement avec les étincelles de colère dans ses yeux. La cause? Une deuxième mi-temps catastrophique sur le moment - trois buts encaissés -, mais qui a finalement servi de bonne leçon pour l'équipe d'expansion.

Neuf matchs plus tard, le onze montréalais retrouve ces mêmes Red Bulls avec davantage de certitudes défensives ce soir, à 19 h 30, au Stade olympique.

«Ce jour-là, nous nous sommes écroulés mentalement et c'était un signe de faiblesse. Nous avons énormément grandi depuis ce moment et je ne m'attends pas à revoir une telle chose», a expliqué l'entraîneur montréalais après l'entraînement des siens, jeudi.

«Nous comprenons que même dans les moments difficiles, nous devons rester unis et compacts.»

Il est vrai que l'Impact est sur une excellente lancée dans la MLS avec quatre matchs sans défaite. Donovan Ricketts n'a accordé qu'un seul but lors des 288 dernières minutes de jeu grâce, en partie, aux débuts de la charnière centrale Matteo Ferrari-Nelson Rivas.

Il reste cependant que l'Impact a eu tendance à reculer, et parfois à rompre, en deuxième mi-temps. Avec 12 buts encaissés cette saison, les Montréalais sont parmi les plus mauvais élèves de la ligue derrière le FC Dallas (16 buts). Douze équipes dans la MLS sont également plus perméables durant cette période du match.

Mais même si l'Impact accorde trois fois plus de buts entre la 46e et la 90e minute qu'en première période, Marsch n'est pas inquiet du phénomène. «Je préfère regarder les choses match par match. Contre Los Angeles, par exemple, j'attribuerais notre baisse de régime au fait que nous avions des joueurs fatigués sur le terrain. Mais globalement, notre concentration durant 90 minutes s'est améliorée et cela ne représente pas un trop grand problème.»

L'art de faire des changements

En public, et même dans le vestiaire après un match, Marsch a déjà pris sa part de responsabilités quant à certains changements trop tardifs. Depuis le début de l'année, il a également développé quelques habitudes qui peuvent rendre ces substitutions prévisibles aux yeux des adversaires.

Il reste que l'apport des joueurs entrés en jeu en deuxième mi-temps n'est pas négligeable. Andrew Wenger (contre Toronto), Lamar Neagle (contre Washington) et Sinisa Ubiparipovic ont été buteurs ou passeurs sur la moitié des buts inscrits après l'heure de jeu.

«À chaque remplacement, tout entraîneur se demandera s'il n'aurait pas dû le faire plus tôt, plus tard ou même pas du tout. Mais la façon dont notre personnel d'entraîneurs a géré les changements a été plutôt bonne, a tranché Marsch. La plupart des entrants ont été prêts mentalement et ont eu un impact. Mais je cherche toujours une façon de m'améliorer et cela en fait partie.»

En qui concerne les vrais attaquants, par contre, l'Impact ne dispose pas d'un Ole Gunnar Solskjaer, c'est-à-dire d'un remplaçant de luxe capable de faire la différence dans les dernières minutes. Le manque a été évident chaque fois que l'Impact, mené au score, devait faire le jeu en deuxième période.

Dans le vestiaire

Revoilà Miguel Montano

Selon toute vraisemblance, l'attaquant Miguel Montano commencera le match, ce soir contre les Red Bulls de New York. Le Colombien n'avait plus été de la formation depuis le match inaugural du 10 mars, à Vancouver. Entre-temps, il a inscrit deux buts en autant de matchs avec l'équipe de réserve avant de se blesser au tibia.

«Pour les personnes de l'extérieur, cette décision peut être surprenante, a indiqué Jesse Marsch. Mais Miguel a été excellent au cours des derniers temps. Nous sommes tous excités de le voir sur le terrain.»

Pour sa première titularisation dans la MLS depuis le 11 juillet 2010, avec les Sounders de Seattle, il sera associé à Bernardo Corradi. «Nous n'avions pas beaucoup travaillé ensemble avant cette semaine, a expliqué Montano, heureux de ce nouveau défi. Le plus important est de travailler fort, de faire de bons mouvements et d'aider l'équipe.»

Atouba heureux de sa semaine

Timothée Atouba a fini sa première semaine d'essai avec l'Impact en affichant un large sourire. L'arrière gauche de 30 ans, qui est passé par Tottenham, Hambourg et le PSV Eindhoven, a apprécié son expérience montréalaise qu'il espère maintenant poursuivre.

«J'ai été bien accueilli, il y a une bonne ambiance dans le vestiaire et sur le terrain. Cela facilite mon intégration et mon séjour ici.»

Le Camerounais, couvert de compliments par Marsch plus tôt cette semaine, a également indiqué qu'il n'avait pas encore reçu de proposition de la part du club.

Bernier vote pour le Bayern

Le rituel d'avant-match des joueurs montréalais risque d'être chamboulé cet après-midi en raison de la finale de la Ligue des champions entre le Bayern Munich et Chelsea. Partisan du FC Barcelone, Patrice Bernier s'est jeté à l'eau en choisissant les Allemands qui auront l'avantage d'évoluer à domicile.

«Le Bayern a davantage de puissance offensive et la chimie a été présente toute l'année alors que Chelsea a surtout été au sommet dans les dernières semaines», a expliqué le milieu de terrain québécois.

Matteo Ferrari n'a pas eu le courage de son coéquipier, mais s'attend à un très bon match. «Je ne sais pas qui est le favori, mais ce sont deux bonnes équipes qui m'ont surpris en éliminant le Real Madrid et le FC Barcelone.»