L'histoire ne dit pas si Jesse Marsch a récemment envoyé une carte de remerciements à l'entraîneur de l'Université d'Akron, Caleb Porter.

Car depuis son arrivée à la barre de ce programme en 2006, Porter a eu son mot à dire dans la formation de trois joueurs de l'Impact, Sinisa Ubiparipovic, Evan Bush et Zarek Valentin. Cette colonie pourrait même prendre un peu plus d'ampleur en cas de sélection de Darren Mattocks lors du repêchage, jeudi à Kansas City.

En deux saisons dans l'Ohio, le joueur d'origine jamaïcaine a inscrit 39 buts tout en composant avec un important roulement d'effectifs, en 2011. Impressionnant? Porter acquiesce tout en ajoutant que la statistique n'est pas trompeuse. «Véritable tueur devant le but adverse», Mattocks possède tous les outils pour réussir dans la MLS même si son jeu dos au but reste à travailler.

«C'est un véritable numéro 9 capable d'étirer les défenses. Il parvient à marier le fait qu'il est très mobile et intelligent dans ses mouvements. Techniquement, il n'est pas mauvais aussi», a indiqué Porter à La Presse la semaine dernière.

Aussi à l'aise dans un système à deux pointes qu'attaquant axial au sein d'un trident offensif, Mattocks est dans la lignée de jeunes attaquants talentueux récemment passés par Akron. La comparaison est donc facile pour Porter, qui dirige également la sélection américaine des moins de 23 ans.

«J'ai connu de très bons joueurs depuis mon arrivée, comme Teal Bunbury (Kansas City) ou Steve Zakuani (Seattle), qui ont ensuite très bien fait dans la MLS. Ce sont des attaquants très différents dans ce qu'ils peuvent apporter à une équipe, mais, sans hésiter, je placerais Darren dans le même panier.»

La qualité du jeune buteur ne fait donc aucun doute pour Porter et les observateurs de la MLS qui le considèrent comme le plus bel espoir avec Andrew Wenger. En homme consciencieux, Marsch a évidemment voulu en savoir davantage sur le caractère du joueur de 21 ans. Là encore, l'entraîneur d'Akron se montre élogieux envers son poulain même s'il a fallu le pousser lors des premiers entraînements.

«Darren est facile à diriger et affiche une bonne attitude. Comme tous les jeunes joueurs, il fallait lui inculquer de bonnes habitudes à l'entraînement. Mais quand il a réalisé que c'était une bonne occasion de mieux se préparer pour les matchs et de progresser en tant que joueur, son jeu s'est vraiment amélioré. Il a toujours été quelqu'un qui élevait son niveau d'un cran les jours de match.»

Akron, nouvelle place forte

Finaliste en 2009 et champion au niveau national l'année suivante, Akron est devenue l'une des meilleures pépinières pour les équipes de la MLS.

Au cours des deux dernières années seulement, 10 joueurs des Zips ont été repêchés. L'an dernier, cinq des joueurs de Porter ont été choisis au sein des huit premières positions, dont Darlington Nagbe, Perry Kitchen et Valentin.

Cette forte représentation était l'un des objectifs de Porter lors de son arrivée à la barre du programme, il y a cinq ans. Surtout, il voulait parvenir à être compétitif sans sacrifier le volet pédagogique qu'impose sa position. Son credo est simple: encourager la réflexion chez ses joueurs.

«Notre identité et notre style sont vraiment uniques dans les collèges américains. La plupart des programmes cherchent à gagner sans se soucier de la façon. Nous voulons y parvenir en ajoutant la manière: en dictant le tempo du match et en attaquant», explique Porter, auteur d'une fiche de 90-13-10 à Akron.

«Ce faisant, les joueurs finissent par être stimulés tactiquement et par trouver eux-mêmes des façons de créer.»

Ce n'est pas Marsch et l'Impact qui pourraient s'en plaindre...

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