Les dernières images de Naples en Ligue des champions remontent à 1991. À cette époque, Diego Maradona illuminait le stade San Paolo et la plus grande compétition européenne s'appelait encore la Coupe des clubs champions. Après 20 ans de hauts et surtout de bas, les Napolitains ont décroché, dimanche, le précieux sésame les conduisant de nouveau au bal des grands clubs européens.

La chose était pourtant inimaginable il y a sept ans à peine. Si le départ de Diego Maradona a été le début d'une lente descente aux enfers, ce sont les difficultés financières qui ont failli achever le S.S.C Napoli, en 2004.

Alors relégué en troisième division, le mythique club du sud de l'Italie a trouvé son sauveur en la personne d'Aurelio De Laurentiis, riche producteur de cinéma. Ambitieux, il a immédiatement affiché ses couleurs en prédisant un retour dans les Coupes européennes en l'espace de cinq ans. Sa prophétie s'est avérée exacte puisque, après une remontée en Serie A en 2007-2008, son club a atteint le premier tour de la Coupe de l'UEFA l'année suivante.

Le plus dur est cependant de rester au haut niveau. Pour y parvenir, Naples a intelligemment ajouté des pièces importantes à son effectif saison après saison. Après les arrivées du duo Marek Hamsik et Ezequiel Lavezzi en 2007, puis celles de Christian Maggio et Andrea Dossena, De Laurentiis a frappé fort en recrutant l'attaquant uruguayen Edinson Cavani l'été dernier.

Si la somme de 27 millions$ versée à Palerme a d'abord été jugée excessive, Cavani a rapidement répondu aux critiques en accumulant les buts importants. Avec 26 réalisations et des triplés face à la Juventus, la Lazio de Rome et la Sampdoria, il est devenu le buteur napolitain le plus prolifique au cours d'une même saison.

Sous son impulsion, Naples a longtemps cru au titre. Après 32 journées, les Napolitains ne comptaient que trois points de retard sur l'AC Milan. Mais des défaites contre l'Udinese et Palerme ont sonné le glas des espoirs de sacre d'une ville qui ne vit que pour son club. À un match de la fin, il est assuré du troisième rang derrière les deux clubs milanais.

Malgré la fortune personnelle de De Laurentiis, Naples n'a pas fait pas de folie au niveau des salaires. Le mois dernier, le quotidien La Gazzetta dello Sport révélait que la rémunération de Zlatan Ibrahimovic, de l'AC Milan, était supérieure à celle combinée des 11 Napolitains les plus utilisés.

Le plus dur est à venir

Avec le succès, Naples aura beaucoup de difficultés à garder ce cap. D'abord parce que le président lui-même compte ajouter quelques éléments habitués aux soirées européennes. Ensuite, parce que certains de ses joueurs actuels exigeront des revalorisations devant la manne financière de la Ligue des champions. C'est d'autant plus vrai qu'ils pourront, cette fois, brandir le spectre de la concurrence et des offres mirobolantes. Cavani est ainsi convoité par Manchester City tandis que Hamsik plaît énormément à l'AC Milan. Lavezzi, le troisième membre du trident offensif, est également dans les plans de Liverpool.

Même l'entraîneur Walter Mazzari, arrivé à Naples à l'automne 2009, est au centre de rumeurs de départ. Si certains évoquent une stratégie pour obtenir un contrat plus lucratif, d'autres estiment que les contacts avec la Juventus de Turin sont très sérieux.

Malgré 18 mois de rêve, sa relation avec De Laurentiis n'est pas au beau fixe et elle ne s'est pas vraiment arrangée dimanche malgré les scènes de liesse.

«Cela dépend uniquement de lui. Il a un contrat de deux ans, autrement on va entrer dans un vrai feuilleton. S'il me demande de partir, je dirai non», a tout simplement indiqué le président.

Pas de doute, l'été sera chaud à Naples.