Arsenal, distancé de neuf points par Manchester United en Championnat d'Angleterre, va sauf miracle finir la saison bredouille pour la sixième année consécutive: un échec pour Arsène Wenger qui n'arrive pas à sortir les «Gunners» de leur plus longue disette depuis les années 1980.

L'entraîneur n'a pas cherché à échapper à ses responsabilités après la défaite à Bolton 2 à 1, dimanche. «S'il y a quelqu'un à blamer, c'est moi. Je forme l'équipe et je choisis les joueurs», a déclaré le Français.

Wenger n'a pas dit ce qu'il comptait modifier la saison prochaine, mais ce ne sera pas, en tout cas, l'approche offensive qui fait le renom des «Gunners» depuis son arrivée à Londres il y a quinze ans.

«Quand vous ne gagnez pas, vos principes sont toujours remis en question, mais j'ai assez de recul pour savoir ce qui est juste et ce qui est faux», a assuré l'entraîneur, pour qui l'échec vient plutôt d'un certain manque d'expérience.

«Il faut que nous murissions dans certaines situations où nous paraissons trop fragiles», a-t-il expliqué, donnant là indirectement des arguments à ceux qui critiquent sa politique de recrutement.

Wenger, 61 ans, a en effet toujours pris le parti de faire venir de jeunes joueurs et de les faire grandir sur place au lieu de dépenser des sommes extravagantes pour des stars confirmées. C'est le cas des piliers de l'équipe actuelle que sont Cesc Fabregas, Jack Wilshere, Samir Nasri et Robin Van Persie.

Alors qu'Arsenal n'a plus gagné aucun titre depuis la FA Cup en 2005, ni le championnat depuis l'épopée des «Invincibles» en 2004, cette philosophie a trouvé ses limites en terme de résultats.

C'est ce qu'a laissé entendre Fabregas dans une interview publiée la semaine dernière par le magazine espagnol «Don Balon» et qui a eu le don de rendre Wenger furieux.

Défense fragile

«Le club valorise d'autres aspects: la présence en Ligue des champions, la volonté de se battre jusqu'au bout, la formation de jeunes joueurs, la stabilité économique. Mais j'imagine qu'il y aura un moment où il faudra plonger... on gagne, ou on ne gagne pas», a dit l'Espagnol, ajoutant qu'il manquait au club «un joueur qui mette trente buts par saison».

Selon la plupart des observateurs, c'est pourtant au niveau de la défense et du gardien que l'effectif devra être étoffé. L'arrière-garde à forte coloration française (Koscielny, Squillaci, Sagna, Clichy) a souvent pris l'eau cette saison, comme l'a reconnu Wenger dimanche.

«Nous avons encaissé six buts cette semaine, c'est trop pour gagner le championnat. En défense, nous avons été fragiles toute la saison», a-t-il dit.

Les appels vont sans doute se multiplier pour qu'Arsenal frappe fort sur le marché des transferts cet été en recrutant un gardien, un défenseur central et peut-être un avant-centre.

Wenger devra aussi batailler pour garder ses meilleurs atouts actuels. Fabregas avait fait le pressing l'année dernière pour filer à Barcelone et le contrat de Samir Nasri expire dans un an.

Les clés sont largement entre les mains de l'homme d'affaires américain Stan Kroenke, en passe de devenir l'unique propriétaire du club après avoir acquis la position d'actionnaire majoritaire ce mois-ci.