Reda Agourram a interrompu ses vacances avec grand plaisir. Quelques semaines après l'élimination de l'Impact, l'attaquant montréalais a ressorti ses crampons et ses protège-tibias afin de participer à un stage de 10 jours avec l'équipe nationale canadienne des moins de 23 ans, plus tôt ce mois-ci.

Son bilan? Un but et une passe décisive lors de deux matchs face à des ex-pensionnaires de la MLS et d'autres joueurs sans contrat. Surtout, le jeune droitier a vécu une expérience relativement nouvelle en évoluant au poste de milieu gauche dans le 4-2-3-1 de Tony Fonseca. Cette saison avec l'Impact, Agourram a été aligné dans un rôle axial - comme avec l'Attak - mais surtout sur l'aile droite.

«J'aime bien jouer sur l'aile parce qu'on a beaucoup plus d'espace pour provoquer et tenter des gestes, explique Agourram, l'un des plus grands espoirs de l'organisation. Dans l'axe, il faut plus utiliser sa puissance et sa force physique alors qu'en tant qu'ailier, on utilise davantage sa vitesse.»

Ce positionnement sur les côtés représente un formidable défi pour le joueur qui a célébré ses 20 ans au mois d'octobre. Toute la saison, Marc Dos Santos et ses adjoints se sont relayés, ardoise à la main, pour lui expliquer les caractéristiques du poste. Lors de cette première année avec l'Impact, Agourram pense ainsi avoir amélioré son jeu sans ballon, l'une de ses faiblesses avouées au temps de l'Attak.

«C'est sûr que ce n'est pas encore parfait, mais j'y travaille. Mauro (Biello), Marc et Gil (Orriols Jansana) m'ont beaucoup parlé de ça. Ils ont vu dans mon jeu que je ne savais pas trop jouer avec les espaces autour de moi. Je sens que je me suis amélioré même si j'ai encore beaucoup de choses à apprendre.»

Un perfectionniste

De son propre aveu, le triple lauréat du Ballon d'or de la Ligue de soccer élite du Québec est un perfectionniste. Au moment de noter sa première saison avec les professionnels, il ne se fait guère de cadeau. Ses 841 minutes jouées, ses deux buts inscrits en matchs officiels et ses bonnes performances lors des rencontres amicales lui valent un 6/10, tranche-t-il.

«C'était ma première saison avec les professionnels et il ne fallait pas que je mette trop de pression. Mais je suis vraiment content de la façon dont cela s'est passé. Je trouve que j'ai beaucoup joué pour une recrue. Côté statistique, j'aurais espéré plus, mais j'ai beaucoup appris et je suis sûr que cela va m'aider pour la saison prochaine et la suite de ma carrière.»

Justement, cette saison 2011, dont le camp d'entraînement s'amorcera à la fin janvier, sera très importante pour Agourram. Avec la décision de l'Impact de se séparer de certains vétérans, il aura une occasion en or de se faire valoir et de prouver qu'il a sa place dans la Major League Soccer. Après une discussion avec Dos Santos, il sait déjà qu'il sera de nouveau utilisé sur tous les fronts offensifs.

«Ça va être un peu partout en attaque, soit en tant qu'ailier ou en tant qu'attaquant. Ça me convient, je suis à l'aise avec les deux positions. Puis, le plus important est de jouer. Ce que je veux, c'est marquer beaucoup plus de buts et participer davantage aux victoires de l'équipe.»

De bons modèles

Pour y parvenir, il peut compter sur de bons modèles au sein de l'Impact. L'an dernier, il a pu voir Eduardo Sebrango, véritable bourreau de travail, à l'oeuvre. Cette année, il pourra toujours s'inspirer et profiter de l'expertise d'Ali Gerba, auteur d'une fin de saison 2010 exceptionnelle.

«Gerba est très intelligent dans son jeu, souligne-t-il.Il est rusé et possède beaucoup d'expérience. Je sais qu'il va m'aider. Il me parle beaucoup pendant les entraînements. Par exemple, il me conseille sur les déplacements que je devrais faire.»