Deux chefs de bandes criminelles serbes ont payé plus de 200 000 euros (plus de 282 000 $) aux supporteurs qui ont provoqué, mardi à Gênes, l'arrêt du match de qualification à l'Euro-2012 entre l'Italie et la Serbie à la suite de violences dans les tribunes, rapporte samedi la presse serbe.

«Plus de 200 000 euros ont été versés à plus de soixante hooligans pour l'organisation, le voyage, les équipements et la provocation des désordres ayant eu pour conséquence la non tenue du match (mardi soir) à Gênes», affirme le quotidien Politika, citant une source proche de l'enquête.

Selon la même source, l'enquête s'oriente vers deux chefs en fuite de la mafia locale, un trafiquant de cocaïne accusé aussi de blanchiment d'argent, et un autre dont l'«organisation criminelle» est soupçonnée de nombreux meurtres, de cambriolages et de comportement agressif.

Il est probable que les deux «ont financé les désordres parce qu'ils sont intéressés à ce qu'un chaos soit créé au sein de l'État» serbe, a expliqué cette source ayant requis l'anonymat.

La police enquête aussi sur de possibles liens entre l'action des supporteurs et de certaines personnes insatisfaites de la situation au sein de la Fédération serbe de football, mais la source de Politika estime cette hypothèse moins probable.

Le match, d'abord retardé d'une demi-heure en raison du comportement violent de supporteurs serbes, a été interrompu par l'arbitre au bout de 6 minutes de jeu quand certains de ces supporteurs ont lancé des fumigènes sur la pelouse et sur des supporteurs italiens. Le score était de 0-0.

Des affrontements entre supporteurs serbes et policiers ont ensuite fait 16 blessés, dont deux graves, et au moins 17 supporteurs serbes ont été arrêtés.

La police serbe a placé 35 hooligans en détention à leur retour d'Italie.

Le ministre serbe de l'Intérieur, Ivica Dacic, a promis une enquête exhaustive sur ces événements.