Le sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech, se retrouve au coeur du feuilleton le plus divertissant de la Coupe du monde. L'homme n'en est pas à ses premières controverses. Retour sur ses erreurs de parcours.

On a coutume de dire qu'il y a 60 millions de sélectionneurs en France. Chacun a sa petite idée sur la tactique à adopter, les joueurs à aligner et à mettre sur le banc.

Dans ce débat perpétuel, parfois très virulent, aucun entraîneur n'a été autant décrié que Raymond Domenech. Depuis sa nomination, et surtout depuis le Championnat d'Europe de 2008, il a enchaîné les déclarations et les gestes controversés. Des exemples? En voici cinq...

L'odeur du sang

Domenech s'est souvent faire reprocher sa communication déficiente. Lors d'une conférence de presse avant un match face à la Serbie (septembre 2008), il décoche une autre flèche empoisonnée en direction des médias. «Il y a du monde aujourd'hui. Ah oui, c'est vrai. L'odeur du sang vous intéresse.[...] Je suis content d'une seule chose: les lois d'exception et la guillotine n'existent plus. Sinon, certains se feraient un malin plaisir de me mettre sur l'échafaud.»

Domenech et les schémas tactiques

Le jeu de l'équipe de France ennuie par son manque de créativité et par sa prudence. Une incarnation? L'association de deux milieux récupérateurs en Jérémy Toulalan et Lassana Diarra. Même face aux îles Féroé! Avant le Mondial, les circonstances ont poussé Domenech à opter pour un schéma en 4-3-3... le temps de trois matchs. Il est ensuite revenu à son 4-2-3-1, mais en plaçant des joueurs à des postes auxquels ils ne sont pas habitués en club. Franck Ribéry en meneur de jeu et Nicolas Anelka en seule pointe en sont les deux grands exemples. Ce choix est d'ailleurs à l'origine de la fameuse déclaration d'Anelka, à la mi-temps du match France-Mexique.

Un navire sans capitaine

Depuis le départ des cadres (Zidane, Thuram), le bateau tricolore tangue dangereusement. D'après certaines révélations de la presse française, la gestion de Domenech est également très critiquée au sein du vestiaire. L'ex-capitaine Thierry Henry l'aurait notamment défié à la veille d'un France-Roumanie, en septembre 2009.

«On s'ennuie pendant vos entraînements. Cela fait 12 ans que je suis en équipe de France, jamais je n'ai été dans cette situation. On ne sait pas comment jouer, où se situer, comment s'organiser. On ne sait pas quoi faire. On n'a aucun style, aucune idée directrice, aucune identité. Ça ne va pas.»

La Coupe du monde donne un autre exemple de ce malaise alors que Zinédine Zidane serait intervenu auprès de certains joueurs afin que les Bleus jouent en 4-4-2 classique.

Les fortes têtes

Domenech n'hésite pas à ignorer les joueurs de caractère. Il s'est du même coup passé de joueurs qui excellaient dans leur club respectif: Robert Pirès dès 2004, David Trezeguet en 2008, sans oublier Ludovic Giuly ou Philippe Mexès.

Rancunier, Domenech sanctionne également ceux qui émettent la moindre critique à son égard. Florent Malouda goûte ainsi à cette médecine, en septembre 2008, après avoir déploré le manque de soutien du sélectionneur après l'Euro.

Veux-tu m'épouser ?

La scène est surréaliste. Quelques minutes après l'élimination de la France à l'Euro 2008, Domenech fait un premier bilan devant les caméras hexagonales. Puis vient le temps d'évoquer son avenir à la barre des Bleus. «Aujourd'hui, je n'ai qu'un seul projet, c'est épouser Estelle (Denis)», déclare-t-il devant une France estomaquée. Sa conjointe, alors animatrice sur la chaîne M6, est également stupéfaite par cette demande surprise. Il reconnaîtra, à demi-mots, qu'il s'agissait d'«une erreur de communication».