En février dernier, la Côte d'Ivoire avait été éliminée de la dernière Coupe d'Afrique des nations sans gloire. Son collectif avait alors éclaté, miné par une profusion d'individualités incapables de jouer ensemble.

En quelques semaines, Sven Goran Eriksson s'est surtout attelé à créer un esprit de groupe et une nouvelle mentalité tournée vers l'équipe. La première copie rendue dans ce Mondial, face au Portugal (0-0) hier, a permis de voir l'étendue des progrès réalisés.

Les Ivoiriens ont fait preuve d'une grande rigueur tactique avec notamment une réduction au minimum des espaces entre les lignes. Sur une frappe de Cristiano Ronaldo qui a heurté le poteau à la 11e minute, tous les éléphants étaient concentrés dans un espace de 22 mètres...

Cette stratégie a également permis d'être plus efficace après la récupération du ballon et de se projeter plus facilement vers l'avant. Sauf que les tentatives de Gervinho ou de Salomon Kalou ont par la suite été trop brouillonnes pour mettre en danger une défense portugaise très alerte. Notamment Fabio Coentrao, un milieu gauche reconverti en arrière.

Alignés en 4-3-3, les Ivoiriens ont dû se passer de Didier Drogba pendant les 65 premières minutes de jeu. Malgré l'enjeu clair de cette rencontre, Eriksson n'a pas voulu hypothéquer la santé de son joueur étoile, opéré au bras il y a 10 jours.

Encore un peu juste, il ne s'est guère illustré et a même manqué de lucidité en fin de rencontre en tentant un centre au lieu de frapper au but. Son entrée a même quelque peu brisé le rythme imprimé par ses coéquipiers en deuxième demie.

Prévisible Portugal

Au collectif africain, les Portugais ont opposé... Cristiano Ronaldo. Critiqué pour ne pas égaler en sélection ses performances affichées en club, le numéro 7 a beaucoup provoqué sur les côtés - droit surtout - et dans l'axe mais sans grands résultats. Après son tir sur le poteau, il n'a plus été le poison qu'il est habituellement.

Avec très peu de bons ballons à exploiter et un marquage très strict, il n'est pas parvenu à élever son jeu d'un cran et à sublimer son équipe.

Une équipe qui, en contrepartie, a encore trop misé sur l'exploit individuel de sa star. Tout le problème est là: qui peut prendre le relais quand le Madrilène va moins bien? Nani est forfait, Deco ne pèse plus autant qu'avant, Danny a été transparent et Simao est toujours inconstant.