Michel Platini, «président heureux» de l'UEFA, a annoncé jeudi au terme du congrès de l'instance européenne à Tel-Aviv qu'il serait candidat à sa propre succession en mars de l'année prochaine, une élection pour laquelle il fait figure d'archi-favori.

Près de trois ans après avoir décroché à l'arraché ce poste prestigieux, l'ex-meneur des Bleus a pu mesurer le chemin parcouru: son annonce, jeudi, s'est terminée sur une ovation debout des responsables des 53 fédérations européennes, les mêmes qui voteront au congrès électif de 2011 à Paris.

«Je suis un homme heureux, un président heureux, je suis très heureux de vous connaître. Je suis très heureux de travailler avec vous», a déclaré Michel Platini, 54 ans, prenant la parole au terme du congrès.

«Nous avons déjà fait beaucoup de choses et je sais qu'on pourrait faire 'é-nor-mé-ment' de choses dans l'avenir, c'est pour ça que j'annnonce ma candidature à la présidence de l'UEFA», a-t-il poursuivi, s'attirant les applaudissements de la salle.

Blatter: «Suite normale de sa carrière»

«Je voulais (vous) consacrer ma réponse», a-t-il encore souligné pour expliquer son mutisme sur le sujet jusque-là dans les médias.

Même lors de son allocution inaugurale du congrès, l'ancien international français avait pris soin de ne pas évoquer son cas personnel.

Le président de la Fédération internationale (FIFA), Joseph Blatter, s'était néanmoins chargé de lui «rendre un hommage particulier».

«Je suis heureux, c'est la suite normale de sa carrière. Et vous avez vu la réception de son annonce dans la salle», a ensuite déclaré à l'AFP «Sepp» Blatter, qui veut y voir un encouragement à poursuivre lui aussi sa mission -ce qu'il souhaite- à la tête de la FIFA.

«Je me vois très bien poursuivre avec lui, a-t-il reconnu. Il m'avait mis dans la confidence et m'avait fait promettre de ne rien dire. Il y a une amitié profonde entre Michel et moi. Son bilan est très bon.»

M. Platini, 54 ans, avait été élu président de l'UEFA le 26 janvier 2007 à Dusseldörf pour une durée de quatre ans. Il avait battu à l'époque le candidat sortant, le Suédois Lennart Johansson.«Peut être zéro» candidat contre lui

Cette accession d'un Français à la tête d'une des plus grandes instances sportives mondiales avait lavé l'affront de Paris, candidat déçu aux JO 2012.

Dans l'optique de l'élection de l'an prochain, Michel Platini est le premier à se déclarer. Les autres candidats, s'ils existent, ont jusqu'à trois mois avant le congrès de Paris pour se faire enregistrer.

«Est-ce que je pars confiant? Je ne sais pas...», a-t-il déclaré devant la presse. «Un vote c'est un vote je ne peux pas vous dire. Il peut y avoir un, deux, trois, quatre, cinq candidats contre moi, il y en aura peut-être zéro, je ne sais pas», a-t-il poursuivi.

Sauf énorme coup de théâtre, il sera archi-favori. Son élection, il y a quatre ans, avait soulevé un tollé chez ses adversaires, à l'issue d'un scrutin serré.

Présenté alors comme un dangereux «révolutionnaire» par ses détracteurs, il a su distiller ses réformes. Il fut ainsi un des artisans de la disparition du G14 -permettant à l'UEFÀ de renouer le dialogue avec les «Grands d'Europe»-, de l'ouverture de la Ligue des champions à des «petites nations» et surtout de la mise en place d'un contrôle de gestion (fair-play financier).

«De quoi êtes-vous le plus fier?» lui a demandé la presse: «Qu'on ne me dise plus que je suis un tireur de coup franc!».