L'Impact a porté à sept sa série de matchs sans défaite (5-0-2) avec une nulle de 1-1, arrachée hier au stade Saputo grâce à un but de Peter Byers en fin de rencontre contre le Thunder de Minnesota. Un résultat presque satisfaisant après des débuts désastreux.

Les règlements du soccer interdisent de substituer tous les joueurs à la mi-temps. Dommage, pensait alors l'entraîneur-chef de l'Impact, Marc Dos Santos. «Dans le vestiaire, j'ai dit que si je pouvais changer 11 gars, j'en changerais 11», avouait-il après le match.

Il ne donne pas plus de détails sur sa sortie, mais on en déduit que personne n'osait alors jaser température.

Finalement, seuls Zanzan et Leighton O'Brien sont retournés réchauffer le banc en deuxième demie.

Leurs coéquipiers et eux venaient d'offrir un spectacle désolant. Dès la quatrième minute, le peu redoutable Thunder de Minnesota menaçait déjà. Le défenseur Hicham Aaboubou a dû arrêter in extremis un ballon sur la ligne des buts.

Les cafouillages en défense s'accumulaient, tout comme le rouge sur le visage du gardien Matt Jordan. Les choses allaient encore s'empirer. Une minute plus tard, Marco Terminesi glissait un ballon derrière le filet montréalais.

Remis de ses spasmes au dos, Jordan allait défier peu après un adversaire à la course. Il fut juste assez rapide pour éviter un but et une défiguration partielle causée par le genou ennemi.

Bref, difficile début de match. «C'était même très mauvais, le début de match, précise Dos Santos. Ça s'explique surtout par l'aspect mental. On est rentrés trop à l'aise sur le terrain. On a donné la chance à certains joueurs d'être partants, et je ne pense pas qu'ils ont répondu de la meilleure façon.»

Mea culpa similaire de la part de Rocco Placentino. «On n'est pas venus avec toute notre tête, ce qui n'est pas correct. Pourquoi? Ce sont des choses qui arrivent dans le sport, même aux meilleures équipes du monde. Parfois, tu ne trouves pas ton rythme. Minnesota n'avait rien à voir avec cela, nous étions motivés.»

Montréal présentait un alignement partant un peu inusité, à cause entre autres de la blessure d'Eduardo Sebrango (os de la main droite fracturé - au jour le jour) et de la suspension automatique de deux matchs de Nevio Pizzolitto.

Byers, heureux sans chandail

Le fatum de l'Impact s'est inversé. Au début de la saison, l'équipe innovait pour trouver de nouvelles façons de perdre en fin de match. Maintenant, c'est le contraire. Encore une fois, l'Impact a marqué hier dans les dernières minutes. Et encore une fois, ce but a été inscrit par Peter Byers.

Après son filet gagnant la semaine dernière, l'Antiguais a marqué le but égalisateur hier à la 85e minute, au terme d'un bel échange avec Roberto Brown.

Fébrile, Byers a enlevé son chandail pour célébrer et montrer aux fans sa collection d'abdominaux. Résultat : carton jaune, comme le veut le règlement. Peu après, il récoltait un autre carton jaune, et manquera donc le match final de la saison vendredi en Caroline. «Oui, son premier carton était inutile, remarquait Dos Santos. Mais je laisserai toujours mes joueurs célébrer comme ils veulent. S'ils veulent sauter dans les gradins, c'est correct, ils l'auront mérité.»

L'Impact se maintient en cinquième position du classement, un point devant Rochester. Il reste un match à chacun avant le début des éliminatoires.

«On n'essaiera pas de choisir notre adversaire vendredi, assure Dos Santos. Faire cela, ça donne une mentalité de perdant. On va jouer pour gagner, on est prêt à affronter n'importe qui.»