Thierry Henry, le buteur historique, et Franck Ribéry, le moteur technique, portent à bout de bras une équipe de France qui aura encore bien besoin de leur talent pour s'imposer face à la Lituanie, mercredi au Stade de France en éliminatoires du Mondial-2010.

Thierry Henry:

Les jeunes attaquants français doivent se rendre à l'évidence: à 31 ans, Titi n'est pas encore prêt à laisser la place. Le meilleur buteur de l'histoire de la sélection (48 buts en 110 sélections), désabusé après le fiasco de l'Euro 2008, commence même à prendre goût à son rôle de capitaine, en l'absence de Patrick Vieira, alors qu'on le pensait réfractaire à assumer un quelconque leadership moral. Après le succès en Lituanie (1-0), c'est un Henry chef de bande qui avait tenu à saluer le travail de l'ensemble de ses coéquipiers avec une pensée pour Luyindula, la paire Toulalan-Lassana Diarra et bien sûr Franck Ribéry, auteur du but de la victoire.

C'est aussi ce nouveau rôle de patron qui l'avait poussé à soutenir publiquement Raymond Domenech, juste après le nul ramené de Roumanie (2-2), en octobre. Entre les deux hommes, la complicité date de l'époque des Espoirs et le sélectionneur en avait fait dès sa prise de fonctions en juillet 2004 l'un des socles de son équipe.

Sur le terrain, le joueur du FC Barcelone a cessé de revendiquer une place à part et accepte d'être ballotté entre l'axe et le côté gauche. Et son efficacité reste redoutable. Alors que Benzema traverse une période noire et n'a encore pas réussi à se rendre indispensable aux Bleus, le poids des ans ne semble pas avoir de prise sur Henry. Flamboyant en club (15 buts en Liga cette saison) après une première saison délicate en Catalogne, il reste aussi le meilleur réalisateur français depuis le Championnat d'Europe avec trois buts, à égalité avec Sidney Govou, actuellement blessé.

Franck Ribéry:

Leader technique des Bleus depuis la retraite de Zinédine Zidane, le joueur du Bayern Munich commence également à prendre, à bientôt 26 ans (il les aura le 7 avril), du galon dans le vestiaire. Sans se départir de son côté boute-en-train, Ribéry évoque même de plus en plus son désir de porter un jour le brassard de capitaine de l'équipe de France. En attendant cette promotion, il imprime sa marque en jouant les sauveurs, comme en Roumanie, le 11 octobre (réduction du score), et surtout en Lituanie, samedi, où sa frappe magnifique a sorti les Bleus d'une bien mauvaise passe.

Si le sélectionneur lui doit en partie son maintien à la tête des Bleus, Ribéry le lui rend bien. «On a joué pour lui»: cette petite phrase lâchée le 11 octobre à Constanta après le nul contre la Roumanie avait ainsi bien résumé le soutien inconditionnel de Francky à Raymond Domenech. Ribéry n'a pas oublié ce qu'il lui doit, le technicien ayant été le premier à lui donner sa chance en équipe de France juste avant le Mondial-2006, le propulsant titulaire dès le premier match contre la Suisse (0-0). Depuis cette date, il faut une blessure pour l'écarter du onze titulaire. Il fêtera, sauf pépin, sa 36e cape (6 buts), mercredi au Stade de France contre les Baltes.

Le sélectionneur a même fini par accéder à sa demande en lui confiant en Lituanie le côté gauche, sa zone de prédilection. Difficile de dire si ce repositionnement est amené à durer où si Ribéry profite en quelque sorte de la disgrâce de Benzema, Henry retrouvant sa place dans l'axe. Mais à gauche, l'influence de Ribéry devrait être encore plus importante sur le jeu français.