La formalité de la Ligue des champions expédiée sans trop de sueur cette semaine, Manchester United et Liverpool passent samedi aux affaires sérieuses, la Premier League, dont le sort pourrait se décider lors de leur choc samedi comptant pour la 28e journée.

Face à deux géants, l'Inter Milan, battu (2-0), et le Real Madrid, balayé (4-0), les rivaux du nord-ouest de l'Angleterre, ont étalé leur supériorité, s'offrant le luxe de terminer leur match en marchant, histoire de se préserver pour ce qui compte: le derby.

Ceux qui veulent savoir quelle est la meilleure équipe d'Europe, pourraient ne pas avoir à aller à Rome pour la finale de la Ligue des champions en mai. Old Trafford devrait délivrer une partie de la réponse samedi.

En accroche de cette affiche, une citation de l'entraîneur légendaire de Liverpool Bill Shankly serait parfaite: «If you're first, you're first; if you're second, you're nothing» («Quand on est premier, on est premier; quand on est deuxième, on n'est rien»).

Avec sept points d'avance et un match en retard, les Mancuniens ont l'avantage. «Si nous gagnons, cela ruinera leurs espoirs de titre», dit l'attaquant Wayne Rooney. Sauf que le défenseur Rio Ferdinand prévient: «Cela sera une autre histoire que contre l'Inter...» Qu'importe si Liverpool est en chute libre en championnat depuis deux mois !

20 buts marqués, trois encaissés...

S'il fallait actuellement trouver en Europe un concurrent à ces deux équipes, c'est peut-être vers Barcelone ou Munich mais plus sûrement en direction de Londres qu'il faudrait se tourner.

Dans un jour «sans» à l'aller comme au retour, les Blues de Chelsea n'ont jamais été menacés d'élimination par la Juventus. Et Arsenal a dû attendre la séance des tirs au but pour éliminer la Roma alors que les Gunners vivent leur pire saison en Championnat depuis dix ans.

Le président de la FIFA, Sepp Blatter va se plaindre longtemps de cette «concentration des meilleurs joueurs» en Angleterre. La Ligue des Champions prend des allures de Supercoupe d'Angleterre. Jusqu'à présent, seules les phases de poules étaient des formalités. Désormais, il faut y inclure les huitièmes de finale.

Comme l'an passé, la moitié des quarts de finalistes seront des clubs de Sa Majesté. Depuis que l'AC Milan a «sorti» Manchester en demi-finale en 2007, aucune équipe continentale n'a éliminé de formation anglaise.

Ainsi, les clubs anglais se sont décimés entre eux l'an passé. Et ils ont fourni six des huit derniers demi-finalistes et quatre des six derniers finalistes...

Une telle hégémonie commence d'ailleurs à inquiéter les... Anglais eux-mêmes. Le quotidien The Times a pointé que ses clubs n'avaient «pas intérêt» à être seuls en Europe.

Le Français Arsène Wenger, entraîneur d'Arsenal, a souligné que les oppositions anglo-anglaises manquaient singulièrement de romantisme!