En seulement deux matches avec le Real Madrid, le Français Lassana Diarra s'est vite imposé à la récupération au milieu, avec un harcèlement constant de l'adversaire, de nombreux ballons récupérés et rapidement transmis: on n'avait plus vu ça chez les «merengue» depuis Makelele.

Lassana Diarra, 23 ans, appelé «Lass» en Espagne (un choix du joueur, pour qu'on ne le confonde pas avec l'autre Diarra du Real, Mahamadou, actuellement blessé), s'attire les louanges des observateurs du club madrilène, large vainqueur dimanche à Majorque (3-0) lors de la 18e journée du Championnat.

Le journal As faisait sa une dimanche avec l'international français («Avec Lass et à l'attaque») et un commentateur de la radio privée Cadena Ser n'hésitait pas à affirmer après la victoire aux Baléares que Diarra était déjà «indispensable» à l'équipe.

L'ancien pensionnaire de la «Premier League» (Arsenal, Chelsea et Portsmouth) marque indéniablement des points face à l'autre recrue hivernale du Real, l'attaquant néerlandais Klaas-Jan Huntelaar, alors que l'un des deux seulement pourra être retenu pour disputer la Ligue des champions.

Le jeu de Diarra est simple: briser la construction du jeu de l'équipe d'en face, récupérer le plus de ballons possibles et les transmettre aux «techniciens», les Néerlandais Arjen Robben et Wesley Sneijder.

Son volume de jeu est tel que son binôme à la récupération, l'Argentin Fernando Gago, n'a plus grand chose à faire.

«Sale boulot»

Le Real cherchait depuis longtemps un joueur du profil de Diarra, en gros depuis le départ de son compatriote Claude Makelele en 2003.

Il y a eu des flops: le Danois Thomas Gravesen, le Brésilien Emerson et des semi-réussites: l'Argentin Fernando Gago et le Malien Mahamadou Diarra.

«Lass» Diarra semble pour l'instant remplir le rôle à la perfection.

Le sélectionneur français Raymond Domenech ne disait pas autre chose dimanche matin sur la chaîne de télévision française TF1: «Il a le profil pour faire le sale boulot comme il le dit lui-même (c'est-à-dire récupérer des ballons, ndlr). En général il n'y a pas beaucoup de monde dans ces clubs-là qui aime le faire, à Madrid ils aiment jouer avec le ballon, mais il faut quelqu'un pour le récupérer».

Voilà pourquoi l'international français plaît au Real, il permet aux autres de briller.

Son adaptation éclair impressionne. La comparaison avec Makelele ? Il s'est dit flatté, mais veut faire du Lassana Diarra.

«C'est un honneur d'être comparé à lui. La comparaison avec Claude est normale, on se ressemble un peu, on joue un peu pareil. Mais Makelele a son style personnel et moi j'ai le mien. Je viens au Real Madrid pour être Lassana Diarra et pour montrer ce que je sais faire», assurait-il le jour de sa présentation au club madrilène.