C'est la première chose qu'on remarque en se rendant au parc olympique : une longue série de marches qui culminent sur un centre commercial flambant neuf. On regarde à droite, à gauche, et ça semble être par là. On y va.

La première fois, on se dit qu'on a dû se tromper de chemin, que ce n'est pas possible. Ce sont mes premiers Jeux, je me serais attendu à quelque chose de plus gréco-romain comme entrée. Ça existe, une architecture « idéal olympique » ?

On réfléchit à cette question, puis tout d'un coup, on se rend compte que c'est bien ça, que le centre commercial Westfield est bel et bien le passage principal pour se rendre au site des Jeux.

Remarquez qu'il est bien situé, ce centre commercial, coincé entre la gare, le village des athlètes

et le Centre aquatique. Il respire le luxe, ne vous méprenez pas. Ce n'est pas le «centre d'achats» des Colocs dans la chanson Rue principale. On y vend des montres de fabrication suisse à 10 000$. Le célèbre chef britannique Jamie Oliver y a ouvert un restaurant complet pour la durée des Jeux. Le centre commercial a coûté la bagatelle de 1,4 milliard de livres (2,2 milliards canadiens).

L'entreprise propriétaire du complexe a payé 10 millions de livres pour en faire le premier centre commercial officiel de l'histoire des Jeux. En échange, le Comité organisateur promet que les trois quarts des quelque 500 000 spectateurs passeraient au coeur du centre pour se rendre aux épreuves.

En empruntant ce passage quasi obligé vers l'entrée principale du parc olympique, aucune faute de goût n'est visible sur les tablettes prospères des boutiques. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas faute de goût