Une autre journée, un autre entraînement pour la quinzaine de joueurs réunis au complexe Les 2 Glaces de Candiac.

«Ça va être dur de frapper (les joueurs du Canadien) lorsque ça va recommencer, je suis tellement rendu chum avec eux», a lancé le défenseur Kristopher Letang, des Penguins de Pittsburgh.

Ça démontre à quel point il est temps que les activités reprennent dans la Ligue nationale!

Les joueurs rencontrés mercredi matin ont affiché un optimisme à géométrie variable à la suite du marathon de négociations qui a duré sept heures, mardi, entre la LNH et l'Association des joueurs.

Letang, par exemple, continue d'être agacé par le concept de montant intégral (make whole) proposé par la LNH qui demande aux joueurs, afin de garantir leurs salaires, de se repayer entre eux par le biais d'un montant qu'ils mettraient en fiducie.

Cette idée devait d'ailleurs être au centre des discussions qui devaient reprendre mercredi après-midi.

Mais de manière générale, les joueurs s'accrochent aux signaux positifs en provenance de New York.

«On espère que ces rencontres donnent lieu à de véritables négociations au lieu que la ligue ne dépose encore des propositions à prendre ou à laisser avant de quitter la table, a indiqué Josh Gorges.

«Ça va prendre des compromis de part et d'autre.»

Le fait que les discussions aient repris de façon sérieuse est en soi une source d'encouragement, selon Guillaume Latendresse, des Sénateurs d'Ottawa.

«Pendant sept heures ils ont eu des choses à se dire, a rappelé l'ancien du Canadien. Ils n'ont pas juste été là à manger des muffins!»

Latendresse soupçonne que le fait que les pourparlers aient eu lieu dans un endroit gardé secret pourrait les rendre plus productives.

«Négocier dans les médias, ce n'est jamais bon, a-t-il soutenu. C'est la même chose qu'un joueur qui se plaint de son temps de glace. S'il en parle publiquement, ça ne règle rien.

«En ce sens-là, c'est une bonne chose que le lieu des négociations ait été gardé secret. De cette façon, non seulement il n'y a pas la pression des médias, mais il n'y a pas non plus la pression de plaire à personne.»

Price et Gorges optimistes

Le fameux make whole - qui est souvent appelé «prime de réparation» dans les milieux financiers - pourrait dicter l'allure des progrès cette semaine.

Mais s'il devait y avoir un véritable déblocage, les deux parties devraient alors commencer à songer à une forme de calendrier écourté oscillant entre 60 et 70 matchs.

Gare à un horaire trop compressé, note toutefois Gorges.

«Ça rendrait les joueurs encore plus vulnérables aux blessures en raison de la fatigue et du niveau de compétition qui est requis, dit-il. Nous voulons jouer le plus de matchs possible, mais tout le monde devra garder une approche réaliste et déterminer un nombre de parties qui n'exposera pas les joueurs inutilement au risque.»

Quant à Carey Price, il se donne encore quelques semaines avant de voir s'il entreprendra des démarches pour l'Europe. Il veut d'abord voir de quel côté le vent soufflera. Mais à l'entendre, il y a maintenant lieu d'être optimiste.

«Je suis confiant qu'on puisse en venir à une entente de façon à ce que la saison puisse être mise en branle dans trois semaines», a avancé le gardien.