Dans la jungle des séries de la Ligue nationale de hockey, le fauve, en l'occurrence les Penguins de Pittsburgh, sait détecter un animal sans énergie comme le Canadien qui venait à peine de compléter une série épuisante contre les Capitals de Washington.

Il suffisait de regarder les joueurs sortir du vestiaire avant le début du match pour observer le niveau d'énergie des deux équipes. Les Penguins étaient survoltés tandis que les joueurs du Canadien avaient déjà un air résigné. Les Penguins n'ont donc pas hésité à frapper les visiteurs à la moindre occasion ce qui leur a valu de gagner la grande majorité des batailles individuelles et imposer leur loi. Et une équipe fatiguée commet des erreurs mentales et elle se retrouve au banc des condamnés. Or, le Canadien n'avait pas l'énergie nécessaire pour freiner le jeu de puissance des Penguins.

Les écrans

Pour ce premier match, on ne pouvait pas douter que les joueurs des Penguins avaient étudié les performances de Jaroslav Halak face aux Capitals et ils ont réalisé que le gardien slovaque arrêtait tous les tirs qu'il avait la chance de voir. La stratégie était donc de lui obstruer la vue, surtout qu'à l'instar de ses coéquipiers, Halak a également connu une baisse d'énergie dans ce premier match. Toujours est-il que sur le premier but des Penguins, celui de Sergei Gonchar, la rondelle a bifurqué en cours de route sur le bâton de Tomas Plekanec. Avec la présence de Bill Guerin devant son filet, Halak n'a jamais été en mesure de réagir. Puis, sur le but de Jordan Staal, Chris Kunitz et Alex Ponikarovsky faisaient écran devant le gardien du Canadien. Ces deux buts des Penguins ont effacé le premier but en carrière de PK Subban en séries. Son tir a dévié en cours de route sur Mark Eaton alors que la circulation était dense devant le filet de Marc-André Fleury.

La discipline

Les Penguins ont marqué sur leurs quatre occasions avec l'avantage d'un homme. Les infractions de Brian Gionta (deux fois), Scott Gomez, la punition pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire étaient la conséquence d'un manque de concentration, de discipline et d'intensité. Aucune de ces quatre infractions n'étaient justifiables. Et Jacques Martin a mandaté le véritable coupable au banc des condamnés, Andrei Kostitsyn, lorsque son équipe a été pris en défaut avec trop de joueurs. Ce dernier a en effet manqué de vigueur en zone centrale lorsqu'il a commis un revirement. D'ailleurs, Andrei K. a également joué mollement sur le jeu qui a mené au but de Craig Adams, le seul des Penguins à forces égales.

L'enthousiasme de la jeunesse

Chez le Canadien, le meilleur joueur à sans l'ombre d'un doute été le jeune Subban qui a eu son mot à dire sur les trois buts des siens. Subban, transporté par l'enthousiasme de ses 20 ans, a été le plus énergétique chez le Canadien. En l'absence de Markov, blessé tôt dans le match, il a été employé sur une base régulière et il a profité de l'occasion pour démontrer son savoir-faire. Outre son premier but, il a gagné des batailles à la hauteur de la ligne bleue pour être impliqué dans les deux autres buts des siens.

LE JEU DU MATCH: Jordan Staal

Il a donné l'avance en permanence aux siens lorsqu'il a gagné une bataille pour la rondelle le long de la rampe avant de se pointer dans l'enclave où il a eu la patience d'attendre un écran devant le filet pour décocher son tir gagnant.

LE HÉROS DU MATCH: Sidney Crosby

Il a préparé deux buts lors de ses 21:08 minutes de travail, lui qui s'est impliqué dans toutes les phases du jeu comme en témoigne ses trois mises en échec.

LE CHIFFRE DU MATCH: 100%

Les Penguins ont profité de leurs quatre jeux de puissance pour marquer quatre fois. Ils ont eu besoin de seulement 5:47 minutes pour réussir ce tour de force.