Quand un joueur vedette s'absente, ça donne l'occasion à un autre hockeyeur de prendre sa place et de se faire un nom à son tour. Raphael Diaz en est fort conscient et jusqu'ici, il profite pleinement du vide laissé par P.K. Subban.

Et si Diaz continue de la sorte - le Suisse de 27 ans est présentement le meilleur pointeur du Canadien avec trois points, en vertu d'autant de mentions d'aide - il risque de donner des munitions à son directeur général Marc Bergevin, qui refuse de donner un contrat à long terme au récalcitrant défenseur torontois afin de ne pas déroger à la politique du club.

L'absence de Subban fait d'autant moins mal, pour l'instant, que Diaz s'est découvert des affinités avec Andrei Markov en avantage numérique, mardi soir. Leurs permutations rapides à la ligne bleue ont forcé les Panthers de la Floride à ouvrir le jeu, ce qui a donné à Markov juste assez d'espace pour décocher deux boulets qui ont résulté en buts.

«On tente des expériences et parfois ça fonctionne, parfois ça ne fonctionne pas... Celle (de mardi) a fonctionné», a dit Michel Therrien de sa décision de jumeler Diaz, qui n'en est qu'à sa deuxième saison avec le Canadien, à Markov sur le jeu de puissance. J'ai aimé la chimie qu'ils avaient ensemble. Ils ont très bien fait circuler la rondelle, et ils ont dirigé la rondelle vers le filet quand c'était le temps.»

«J'aime aussi son niveau d'intensité à cinq contre cinq», a par ailleurs dit l'entraîneur du Tricolore de Diaz.

Celui que le Tricolore a embauché à titre de joueur autonome au mois de mai 2011 a également été à l'origine du premier but du match de mardi, celui de Tomas Plekanec. Diaz a alors fait preuve d'adresse et d'une belle vision du jeu en choisissant de lancer Brian Gionta en zone neutre plutôt que d'effectuer la passe facile de l'autre côté du filet de Carey Price.

«Lui et (Alexei) Emelin, je m'attendais à ce qu'ils soient meilleurs cette saison étant donné qu'ils ont une année d'expérience maintenant, a noté Therrien. Diaz est alerte, il n'a pas peur de se faire frapper si ça lui permet de compléter un jeu. Il veut être le premier sur la rondelle dans sa zone quand c'est le temps. Ce n'est pas un gars qui cherche à faire le jeu spectaculaire, il cherche davantage les jeux moins risqués, et jusqu'à maintenant ça fonctionne bien.»

«La clé, c'est d'être patient avec la rondelle et de s'assurer de faire le bon jeu. Markov, par exemple, est si patient avec la rondelle, il réalise des jeux incroyables», a dit Diaz du vétéran défenseur russe.

«Raphael joue avec beaucoup de confiance et ça, c'est quelque chose qui vient avec l'expérience», a ajouté Therrien.

En plus de l'expérience acquise l'hiver dernier, à sa première saison dans la LNH, Diaz a emmagasiné du vécu de qualité pendant l'automne, alors qu'il a évolué avec le club de Zoug, en Suisse. Il a alors joué de 30 à 35 minutes par match. Le fait de jouer un rôle de premier plan, dans un contexte où il pouvait être dominant au lieu de simplement chercher à survivre, lui a permis de rehausser son niveau de jeu d'un cran.

«Ça aide à être prêt à bien réagir à différents jeux sur la glace, a noté Diaz après l'entraînement de mercredi à Brossard, à la veille du match que le CH disputera à Washington contre les Capitals. Tu te sens en confiance. Et aussi, à force de travailler fort à l'entraînement, tu te mets à compléter des jeux avec la même efficacité que tu le fais à l'entraînement.»

Évoluer aux côtés d'un joueur de la trempe de Henrik Zetterberg, comme il l'a fait à Zoug, a aussi eu ses avantages.

«Nous avons eu plusieurs discussions, il m'a expliqué bien des choses à propos du jeu en avantage numérique. C'était vraiment bien», a affirmé Diaz.