Parce que Tim Thomas et Roberto Luongo sont tous les deux finalistes dans la course au trophée Vézina, il était prévisible que les deux gardiens seraient en vedette dans la finale qui oppose les Bruins de Boston aux Canucks de Vancouver. Thomas (33 arrêts) et Luongo (36 arrêts) se sont illustrés dès le premier match, que les Canucks ont gagné 1-0, alors que le but de la victoire a été marqué avec 18,5 secondes à faire en troisième période.

C'était le troisième jeu blanc de Luongo ce printemps. Il en avait récolté un contre les Blackhawks de Chicago en première ronde et un autre contre les Predators de Nashville en deuxième.

La performance offerte par les deux gardiens a fait oublier la déconfiture du printemps dernier lorsque les Blackhawks de Chicago ont battu les Flyers de Philadelphie, 6-5, lors du premier match d'une série opposant les gardiens Michael Leighton et Antti Niemi. Ces 11 buts marqués en 64 tirs sont le plus haut total des 19 dernières années lors d'un premier match de la finale.

Sans surprise, le travail des gardiens, ce que les équipes devront faire pour arriver pour les battre et la tendance de Thomas de quitter son demi-cercle pour défier les tirs ont retenu l'attention à Vancouver, hier.

«Je ne me transforme pas en spectateur lorsque je suis au bout du banc. Je n'ai pas un baril de pop-corn sur les cuisses. J'analyse ce qui se passe sur la patinoire de manière à être prêt si jamais on a besoin de moi. Mais dans le cadre d'un match comme celui d'hier (mercredi), c'est évident que, comme gardien, je ne peux rester indifférent aux performances que Roberto et Thomas ont offertes. Ils ont été sensationnels. C'est peut-être la meilleure performance de deux gardiens depuis le début des séries», a reconnu Cory Schneider, adjoint de Luongo.

«Roberto a été très solide, c'est vrai, mais je considère que nous n'avons pas assez compliqué son travail. Nous avons obtenu plus de tirs qu'eux (36 contre 34), mais ce sont les Canucks qui ont obtenu le plus d'occasions de marquer. Il faudra être plus présents autour de son filet», a dit l'entraîneur-chef des Bruins, Claude Julien.

Dans le camp des Canucks, on dénonçait les sorties de Thomas qui, une fois hors de sa zone protégée, entre parfois en contact avec des joueurs qui se retrouvent au cachot, comme c'est arrivé à Alexandre Burrows.

«Je n'ai pas aimé cette pénalité. Thomas défie les tirs. Il réalise 90% de ses arrêts à l'extérieur de la zone protégée. C'est souvent lui qui provoque les contacts avec les joueurs adverses. Roberto se plaçait dans le même genre de situation l'an dernier et nous l'avons forcé à demeurer plus creux dans son filet. Il faudra avoir cette situation à l'oeil», a indiqué l'entraîneur-chef Alain Vigneault.

«C'est vrai qu'il sort beaucoup. Mais une fois sorti, il laisse beaucoup plus de place sur les côtés. C'est à nous de trouver une façon d'en profiter», a ajouté Daniel Sedin.

Quant à Thomas, il a plaidé non coupable. «C'est vrai que je quitte mon demi-cercle, mais j'ai le droit de le faire. Et une fois en position, j'ai droit à mon territoire. On ne peut pas me toucher et on ne peut pas m'empêcher de retraiter vers le centre de mon but, ce que Burrows a fait hier (mercredi). Je ne crois vraiment pas qu'on puisse m'accuser d'attirer les pénalités. Je ne vois pas non plus pourquoi je changerais de façon de faire», a-t-il conclu.