Au hockey, l'identité du joueur qui mène la séance d'étirements après un entraînement n'est pas un simple hasard.

Souvent, le joueur qui dirige ce moment spécial a été choisi pour une raison bien précise, et souvent, ce joueur est choisi parce qu'il s'apprête à vivre quelque chose d'important. Un nouveau contrat, un match contre son ancienne équipe ou un sommet personnel qui a été atteint, par exemple.

Lundi après-midi à Edmonton, le joueur qui s'est chargé des étirements après l'entraînement des visiteurs n'était nul autre que Shea Weber.

Non, Weber ne va pas affronter les Oilers mardi soir à la Place Rogers, pas plus qu'il ne va affronter les Flames jeudi à Calgary ou les Canucks à Vancouver samedi soir. Le retour tant attendu n'est pas pour tout de suite. Mais la présence de Weber à un premier entraînement d'équipe complet cette saison ne relève pas de l'anecdote.

Car cette présence annonce que le vétéran défenseur de 33 ans est en train de préparer son grand retour.

«Il n'est pas encore prêt, mais juste qu'il soit ici avec l'entourage de l'équipe, eh bien, c'est immense, a expliqué un autre défenseur, Karl Alzner. On dit souvent au hockey qu'un seul joueur ne peut pas changer une équipe, et c'est vrai, mais il y a aussi des joueurs dont la seule présence rend tous les autres meilleurs. C'est comme ça avec lui.»

Il y a tellement longtemps que Shea Weber a été vu en situation de match que quelques petits rappels s'imposent.

Il faut d'abord rappeler qu'il n'a pas joué souvent la saison dernière: seulement 26 matchs, dont le dernier remonte au 16 décembre. Ensuite, il faut rappeler que s'il en est là, c'est en raison d'une intervention chirurgicale au genou droit en juin, une opération qui avait laissé prévoir un possible retour au jeu à la mi-décembre.

Enfin, il faut rappeler que Weber est le défenseur numéro un de cette équipe, et si jamais son retour peut s'effectuer alors que le Canadien maintient une fiche gagnante, ce sera un énorme boni.

«On comprend que les blessures font partie de notre réalité, a expliqué Brendan Gallagher. Et de là, l'importance des autres qui doivent prendre le relais. En son absence, il y a plusieurs joueurs ici qui ont su prendre le relais. Mais on ne remplace pas un Shea Weber. Son retour, pour nous, ça va être immense.»

Claude Julien ne sait pas de quoi aura l'air Weber lors du retour, ni même s'il pourra retrouver sa forme des beaux jours («on ne le sait pas, parce que différents joueurs ont besoin de différents temps de récupération... ça peut être rapide comme ça peut prendre des mois», a expliqué l'entraîneur), mais ce que les joueurs du Canadien savent, en revanche, c'est que sa seule présence peut influencer la stratégie de l'adversaire.

«Il peut changer la dynamique d'un match, ajoute Karl Alzner. Il peut changer le plan de match de l'autre équipe, entre autres sur les unités spéciales. Quand il est à la pointe en avantage numérique, ça devient un quatre contre trois, en gros, parce que l'autre équipe va placer quelqu'un sur lui. Et puis en désavantage numérique, personne ne veut aller devant le filet quand il est là. Sa présence modifie les plans adverses. C'est bien d'avoir un joueur comme ça de son côté...»

En attendant ce grand retour, le Canadien connaît des résultats inespérés. Avec lui, peut-être que les attentes de la saison, assez basses au départ, pourront être revues à la hausse.

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Devant le filet? Mystère

Qui sera devant le filet du Canadien mardi soir à Edmonton? On aimerait bien vous le dire, mais Claude Julien n'a pas voulu nous le dire. L'entraîneur a plutôt fait savoir qu'il s'agirait d'une décision d'avant-match, ce midi. Pour le reste, s'il faut se fier à l'entraînement de lundi à Edmonton, aucun changement ne sera apporté à la formation de l'équipe.