Connor Hellebuyck a récemment arrêté une rondelle près de sa clavicule. Par le passé, il n'aurait pas pensé à cet arrêt. Cette fois, ça lui a fait mal.

«Ça ne m'a pas fait de bien», a avoué Hellebuyck.

Le gardien des Jets de Winnipeg, comme tous les autres de la LNH, portera un plus petit plastron cette saison alors que la ligue continue son processus de réduction de l'équipement des gardiens, après avoir procédé à une réduction des culottes et des jambières.

L'objectif est d'augmenter le nombre de buts tout en récompensant les habiletés athlétiques dans le demi-cercle en éliminant toute la protection inutile qui ne protégeait pas vraiment les gardiens. La LNH se concentre plutôt à les aider à bloquer les rondelles.

En résumé, un gardien pesant 190 livres et un autre de 240 livres n'auront plus la même silhouette devant le filet.

«Il y a trois ou quatre ans, après avoir discuté avec certains des meilleurs gardiens, ils souhaitaient que nous trouvions une façon d'approcher leur gabarit plus près de ce qu'il est réellement, a mentionné le vice-président des opérations hockey de la LNH, Kay Whitmore. La plainte la plus fréquente était celle-ci: "S je pèse 50 livres de plus qu'un autre gardien, pourquoi est-ce que nous nous ressemblons?"»

La LNH, en collaboration avec l'Association des joueurs, a réduit la taille des épaules d'environ un pouce, changeant la carrure pour qu'elle épouse mieux les formes. Le même raisonnement a été appliqué en ce qui a trait à la protection des bras.

«Quand tu achètes un complet, tout le monde porte une taille différente, a observé Whitmore. C'était notre défi, d'ajouter des tailles pour englober tous les gardiens.»

Obtenir le nouvel équipement, qui est numérisé à l'aide d'une imagerie 3D et inspecté avant d'être approuvé, a pris plus de temps que prévu en raison de retards avec les fabricants. Malgré le mécontentement de certains gardiens cet été et lors de la pré-saison, Whitmore a déclaré que la ligue s'approchait petit à petit de ce qui peut être considéré comme la normalité.

«Nous voulions bien faire les choses une fois pour toutes, a-t-il expliqué. C'était une pièce d'équipement plus compliqué que lorsque nous avons introduit les nouvelles culottes et jambières. Nous pouvons demander aux entreprises d'apporter des modifications, mais les choses ne se passent pas rapidement tant que nous n'avons pas établi une norme, avec des détails.»

Whitmore, qui a disputé 155 matchs avec quatre équipes au cours de ses 15 années de carrière dans la LNH, a ajouté que, malgré quelques ratés, la sécurité était une priorité.

«Nous ne nous attendons pas à ce qu'un gardien doive faire son travail en subissant des blessures chaque jour, a affirmé Whitmore. Nous devons travailler à gérer les lacunes de fabrication. Je ne veux pas voir de gardiens avoir peur d'arrêter des rondelles parce que c'est leur métier.»

Mathieu Schneider, un assistant spécial de Donald Fehr, le directeur exécutif de l'Association des joueurs, a indiqué que la nature personnelle des plastrons - certains gardiens portaient le leur depuis une décennie ou même plus - constituait un défi et qu'il fallait s'attendre à un processus d'essai.

«L'ironie est que chaque fois que nous réduisons l'équipement, il devient plus léger et les gardiens deviennent meilleurs», a exprimé l'ancien défenseur de la LNH.

Whitmore a dit qu'il avait passé d'innombrables heures à tenter de dissiper les inquiétudes des gardiens actuels au sujet des nouveaux équipements, qui pourraient ne pas convenir ou qui pourraient laisser une partie du corps à découvert.

«Quelqu'un pourrait penser que l'équipement est parfait et un autre pourrait être atteint quelque part, a reconnu Whitmore. Nous avons essayé de travailler avec chaque gardien, que ce soit pour une pièce d'équipement ajoutée ou de la protection supplémentaire.»

Le gardien des Maple Leafs de Toronto Frederik Andersen a mentionné qu'il était à l'aise avec les changements apportés, ajoutant qu'un pouce de moins au niveau des épaules ne devrait pas faire de différence quant à ses résultats.

«Tout est une question de positionnement, a-t-il analysé. Si je dois me fier à un pouce de plus, je suis déjà dans le pétrin.»

Les joueurs de la LNH ont marqué plus de buts en 2017-18 que lors de toutes les saisons depuis 2005-06, affichant une moyenne de près de six buts par partie.

Avec ce point en tête, Hellebuyck ne voit pas un besoin d'appliquer des changements, tant pour des raisons sécuritaires que compétitives.

«Je ne suis pas heureux parce que c'est mon travail, a-t-il lancé. En réalité, ce qu'ils veulent c'est que je devienne moins bon.»

Mais dans tout ce processus en mouvement depuis 2016, Whitmore a insisté sur le fait que l'histoire récente lui donne confiance que cette réduction de l'équipement apporterait au sport des avantages globaux.