Comme Chris Terry, Adam Cracknell, Éric Gélinas, Zachary Fucale, l'entraîneur Sylvain Lefebvre et plusieurs autres, Jérémy Grégoire ne sera pas de retour avec le Rocket de Laval l'an prochain. Le Canadien ne lui a pas soumis d'offre qualificative, et il est devenu joueur autonome.

Il est passé dans le tordeur, avec l'ancienne administration et l'ancien noyau de joueurs. Le Rocket voulait se renouveler, Grégoire l'a vite compris et n'en garde pas la moindre rancune. Surtout qu'il n'est pas resté dans l'incertitude bien longtemps.

Le 1er juillet, il a reçu l'appel du directeur général des Predators de Nashville, David Poile.

«Si j'ai été surpris de ne pas revenir avec le Rocket? Oui et non, a confié le Sherbrookois en marge du tournoi Boot camp à Québec. Pendant mes trois ans [dans le club-école du Canadien], il y a eu des signes avant-coureurs que j'étais peut-être un peu moins dans les plans. Mais quant à la manière dont ça s'est terminé, je suis vraiment satisfait. Je me retrouve dans une organisation où le directeur général m'appelle le 1er juillet pour essayer de me vanter son équipe pour obtenir mes services. Je signe où?»

Poile lui a expliqué que plusieurs espoirs avaient été échangés et qu'il y avait donc de la place dans sa formation pour un joueur comme Grégoire. Il lui a rappelé que plusieurs membres actuels des Predators étaient d'abord passés par Milwaukee, dans la Ligue américaine.

Ensuite, Poile a dressé un parallèle entre Grégoire et Frédérick Gaudreau, un attaquant qui a déjà eu 10 rappels avec le grand club grâce à son travail acharné. Il n'en fallait pas plus pour que Grégoire appelle son ancien capitaine avec les Cantonniers de Magog dans la Ligue midget AAA.

«Il m'a vraiment vendu la ville et l'organisation. Ça a été facile d'accepter. On est de bons amis. J'étais là quand il a eu sa grosse blessure qui a presque mis un terme à sa carrière. J'étais assis au banc. Il est revenu de sa blessure et a joué midget à 17 ans. Il a été capitaine à Shawinigan. J'ai énormément de respect pour ce qu'il fait et je voulais avoir son opinion.»

Petit rappel: Gaudreau, à l'âge de 16 ans, a subi une grave blessure à un bras. Son poignet ne tenait que par un fil après une sévère mise en échec.

Sur la glace

Sur le plan personnel, Grégoire a connu sa meilleure saison avec 12 buts et 13 aides en 63 matchs. Et ce, même s'il devait jouer un rôle ingrat, plutôt défensif. À sa troisième saison dans le club-école du Canadien, Grégoire s'est révélé un joueur fougueux sur la glace, sérieux dans la vie de tous les jours.

Cette dernière saison lui a appris que même si les résultats de l'équipe déclinent, ce n'est pas une raison de lever le pied.

«Tu dois toujours pousser parce que tu as toujours quelque chose à prouver. Que ce soit pour un contrat ou une meilleure place dans l'organisation.»

Il a aussi appris, comme il le dit lui-même, à «ralentir la vie de la saison».

«Tout le monde dit que c'est long, 76 matchs, mais ça passe tellement vite. Tu peux dormir pendant quatre ou cinq matchs, et là, tu te rends compte que ça fait quatre ou cinq matchs que tu ne fais rien et que tu dois te réveiller. Pour être rappelé dans la LNH, il faut que tu excelles au bon moment.»

Maintenant avec les Predators, il a un seul objectif: un premier rappel dans la LNH. Pour ce faire, il veut s'ajuster à sa nouvelle réalité dans l'Ouest, devenir un leader à Milwaukee, puis démontrer qu'il peut aspirer à plus.

Ça commence au prochain camp, où on lui a recommandé de laisser immédiatement une forte impression.