Le Rocket de Laval a amorcé son existence sur une note positive en défaisant les Senators de Belleville 3-0 vendredi soir, devant une salle comble de 10 062 spectateurs qui ont régulièrement scandé «Let's go Rocket», fait revivre la vague, dansé au rythme de Stayin' Alive et même participé en choeur à une séance de karaoké dans les gradins de la Place Bell!

L'atmosphère qui régnait dans l'édifice a épaté tout le monde au sein du Rocket, incluant l'entraîneur-chef Sylvain Lefebvre.

«C'est le fait saillant du match. Les partisans ont été incroyables. Ç'a donné de l'énergie aux joueurs.»

Par cette ambiance animée, c'est à Daniel Audette qu'est revenu l'honneur de marquer le premier but du Rocket et du coquet amphithéâtre.

Celui qui a grandi à Blainville, tout près de la Place Bell, et dont le paternel Donald a mené le Titan de Laval à une participation à la Coupe Memorial en 1989, a touché la cible à 7:17 de l'engagement initial, lors d'une supériorité numérique, après du bon travail, d'abord de Nikita Scherbak puis de Michael McCarron.

Devant les journalistes, Audette a autant parlé de la performance générale et de la contribution de la foule que de son but historique.

«C'est le fun. Ça veut dire beaucoup, a-t-il tout de même admis. On est content d'être allé chercher la victoire et les fans ont été absolument incroyables, du début à la fin.»

Quelque sept minutes plus tard, Scherbak et McCarron ont uni leurs efforts pour doubler le score, McCarron faisant dévier une passe de son coéquipier par-dessus l'épaule du gardien Danny Taylor après s'être faufilé derrière les deux défenseurs des Senators.

Profitant d'une cage déserte en fin de troisième période, Nicolas Deslauriers a marqué l'autre but du Rocket, qui a récolté 25 tirs.

Scherbak, McCarron et Chris Terry ont su s'imposer en début de rencontre. Mais les trois joueurs n'ont pas fait tout bien et l'entraîneur-chef du Rocket l'a souligné sans mettre de gants blancs.

«Le premier trio a marqué un gros but, a noté Lefebvre en faisant allusion au filet de McCarron, mais je n'ai pas aimé les punitions en troisième. C'est pour ça qu'on les a moins vus en fin de match. Et je voulais récompenser des gars comme (Markus) Eisenschmid et (Jérémy Grégoire) qui ont excellé en désavantage numérique.»

L'autre figure dominante de cette victoire des hommes de Sylvain Lefebvre a été le gardien Charlie Lindgren, qui a repoussé 26 tirs, dont plusieurs pas commodes, pour son sixième blanchissage en carrière.

Lindgren a inscrit ce jeu blanc malgré le fait que les visiteurs aient profité de huit supériorités numériques, dont trois consécutives en première moitié de troisième période à la suite des infractions imposées à McCarron, Scherbak et Terry.

«Charlie veut jouer. C'est un compétiteur, il veut gagner, et il est très humble. Les gars l'ont nommé le joueur du match quand il est arrivé dans le vestiaire. Ce n'est pas un gars qui s'emporte émotivement, c'est un gars très terre à terre», a décrit Lefebvre, qui pourrait de nouveau faire appel à Lindgren samedi soir contre ces mêmes Senators, à la Place Bell.

Jerabek jouera samedi

Le Rocket a joué ce premier match sans les services du défenseur Jakub Jerabek, victime du règlement relatif à l'utilisation de vétérans dans la Ligue américaine.

«Ce n'est jamais amusant d'expliquer ça à un joueur, mais c'est le règlement, avait déclaré Lefebvre en confirmant la nouvelle, avant l'entraînement matinal. On ne peut pas faire grand-chose là-dessus, on en a un de trop.»

Après la victoire, Lefebvre a annoncé que Jerabek aura la chance de disputer un premier match samedi.

Le règlement en question prévoit qu'une équipe ne peut avoir, parmi ses 18 patineurs (les deux gardiens sont exclus), plus que cinq joueurs ayant participé à au moins 320 matchs chez les professionnels - la LNH, la Ligue américaine et la KHL, mais pas l'ECHL -, avant le début de la saison de la Ligue américaine.

Un sixième joueur peut se voir octroyer une exemption s'il a pris part à un maximum de 320 rencontres, mais plus de 260. Les 12 autres doivent compter 260 parties ou moins chez les professionnels.

Or, le Rocket compte six joueurs ayant franchi le plateau des 320 matchs professionnels, dont Jerabek et les défenseurs Éric Gélinas et Matt Taormina. Deslauriers, Terry et Peter Holland entrent aussi dans cette catégorie.

«Quand tu veux avoir une bonne équipe, tu engages des vétérans, a expliqué le directeur général Larry Carrière. On essaie de faire notre possible et de donner une chance à tout le monde de jouer. Ce sont des situations qui arrivent avec beaucoup d'équipes dans la Ligue américaine. Pendant une semaine ou deux en octobre, il y a trop de joueurs. Puis là, tu as des séquences de trois matchs en trois soirs, tu arrives en novembre et des joueurs sont à Montréal.»