Quand on lui demande ce qu'il doit faire pour se replacer offensivement, Tomas Plekanec préfère passer au « nous ».

« Ce que je dois faire, c'est la même chose que le reste de l'équipe, a-t-il expliqué vendredi à Brossard, avant le départ pour Toronto. Je dois tirer un peu plus souvent et être plus souvent autour du filet aussi. Nous devrons tous mieux jouer que ça, et nous sommes plusieurs dans cette situation. »

Au moment où le Canadien se prépare à aller affronter les Maple Leafs, samedi soir à Toronto, Plekanec, le vétéran de 12 saisons avec le Canadien, vit probablement ses jours les plus difficiles avec l'équipe qui l'a repêché en 2001.

Le vétéran de 34 ans n'a aucun point à ses 10 derniers matchs, et il n'a qu'un seul but à ses 18 dernières rencontres. À ce rythme, il aura du mal à atteindre le cap des 30 points (il a 23 points en 61 matchs cette saison), et il faut remonter à sa première saison complète dans cette ligue, en 2005-2006, pour lui trouver des chiffres aussi modestes, lui qui avait obtenu 29 points en 67 matchs cette saison-là.

Le Tchèque n'est évidemment pas le seul en panne sèche dans le camp montréalais, mais à un salaire de sept millions de dollars cette saison, il est l'attaquant le mieux payé de l'équipe. Ce qui en fait une cible assez facile quand ça va un peu moins bien, comme c'est le cas présentement pour une formation tricolore qui, rappelons-le, a été blanchie à quatre reprises lors des huit derniers matchs.

« De toute évidence, les fans veulent voir leur équipe jouer de la bonne manière et gagner des matchs, et ce n'est pas ce qu'on a fait dernièrement, répond-il quand on lui demande si un tel contrat lui ajoute de la pression. En tant qu'équipe, il faut savoir mieux manier la rondelle. On tente de faire des jeux là où il n'y en a pas. »

MAIS OÙ EST LE SOUTIEN ?

Claude Julien a affirmé vendredi que ses joueurs devaient « aller chercher la confiance nécessaire pour marquer des buts ». Ils sont beaucoup à essayer de retrouver cette fragile assurance, en plus de Plekanec.

Quelques noms tirés au hasard : Brendan Gallagher (aucun but en quatre matchs depuis son retour au jeu), Torrey Mitchell (aucun but depuis le 8 décembre), Phillip Danault (aucun but en 13 matchs), Alex Galchenyuk (un seul but en 10 matchs), Paul Byron (aucun but en 10 matchs), et ainsi de suite...

« Ce qui arrive, je pense, c'est que plusieurs de nos joueurs qui ont été blessés, et qui sont revenus au jeu, ont un peu de mal à retrouver leur rythme, a offert Byron en guise d'explication. Ce n'est pas facile de revenir après une longue absence du jeu, parce que pendant ce temps, le reste de la ligue a accéléré la cadence.

« C'est sûr que les joueurs de soutien ont plus de mal à marquer présentement. Souvent, c'est juste un trio ou un gars qui marquent nos buts, et le calibre de cette ligue devient très difficile quand tu n'obtiens pas la contribution de tout le monde. »

« Si les défenseurs adverses neutralisent le premier trio, c'est aux autres trios de prendre le relais. »

- Paul Byron

Du même souffle, Paul Byron rejette la théorie selon laquelle les joueurs du Canadien auraient tout donné en début de saison. La théorie du réservoir vide ne tient pas la route, selon lui.

« Toutes les équipes dans cette ligue disputent le même nombre de matchs et tout le monde doit composer avec des blessures. Ce n'est pas seulement notre équipe, c'est tout le monde. Nous avons beaucoup de joueurs qui ont très bien joué, en début de saison, mais qui subissent tous une baisse de régime au même moment. Quand tout le monde va se replacer, on va redevenir une bonne équipe. Je sais que ça va arriver bientôt. »

Photo Bernard Brault, La Presse

Tomas Plekanec